Dans une décision stratégique visant à apaiser les tensions chroniques entre exploitants artisanaux et investisseurs miniers, le gouvernement congolais a officialisé la mise à disposition de 64 zones d’exploitation artisanale viables dans la province du Lualaba. Cette annonce intervient dans un contexte particulièrement tendu, marqué par le tragique accident survenu dans la mine Mulondo Lualaba qui a coûté la vie à plus de 30 creuseurs et provoqué de nombreux blessés.
Louis Watum, ministre des Mines en mission à Kolwezi, a personnellement dévoilé cette mesure devant une assemblée de creuseurs artisanaux. « L’équipe qui est là avec moi de l’administration minière s’est mise au travail pour que nous allions vers la présentation de toutes ces ZEA viables dont vous avez besoin », a déclaré le ministre, confirmant que les arrêtés officiels étaient déjà signés.
Cette initiative gouvernementale représente-t-elle une solution durable aux conflits creuseurs investisseurs qui minent le secteur minier congolais ? La question se pose alors que le drame de Mulondo a brutalement rappelé l’urgence de réguler les zones exploitation artisanale RDC. Selon les informations recueillies, l’incident mortel serait survenu suite à des tirs de l’armée chargée de sécuriser le site, provoquant un mouvement de panique meurtrier dans les galeries.
Le ministre Watum a fermement condamné cette tragédie, annonçant que « toute personne impliquée dans ce drame devra répondre de ses actes ». Cette prise de position forte s’inscrit dans une volonté affichée de restructurer le secteur artisanal, longtemps considéré comme le parent pauvre de l’industrie minière nationale, pourtant crucial pour l’économie locale.
L’octroi de ces 64 zones traduit une reconnaissance officielle de l’importance économique des mineurs artisanaux dans la chaîne de valeur minière. Cette démarche pourrait marquer un tournant dans la gouvernance des ressources minières, en offrant aux creuseurs un cadre légal sécurisé tout en préservant les intérêts des investisseurs institutionnels.
Répondant aux préoccupations sécuritaires soulevées par le récent accident mineurs artisanaux, le ministre a rappelé la nécessité d’encadrer strictement les activités d’extraction. La formalisation des zones d’exploitation artisanale devrait permettre de mieux contrôler les conditions de travail et de prévenir de nouvelles tragédies.
Cette politique de territorialisation minière s’accompagne d’un volet sécuritaire renforcé, comme l’a souligné Louis Watum mines. Le ministre a insisté sur l’impératif de sanctions exemplaires pour les responsables du drame de Mulondo, tout en œuvrant à créer un environnement propice à une exploitation artisanale sécurisée et rentable.
La mise en œuvre effective de ces 64 zones d’exploitation artisanale constituera le véritable test de cette nouvelle politique minière. Le gouvernement devra démontrer sa capacité à transformer ces annonces en réalités concrètes sur le terrain, tout en garantissant une répartition équitable des ressources entre tous les acteurs du secteur.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
