Comment protéger les élèves tout en garantissant leur droit à une éducation de qualité ? Cette question cruciale trouve un début de réponse avec le lancement du projet PERSE éducation à Mbuji-Mayi, une initiative qui pourrait bien marquer un tournant dans le système éducatif du Kasaï-Oriental.
Avec un budget de plus de 130 000 USD, ce programme ambitieux s’attaque frontalement aux violences basées sur le genre écoles, aux abus et au harcèlement sexuel qui minent le milieu scolaire. Neuf mois d’intervention intensive dans les provinces éducatives Kasaï-Oriental 1 et 2 permettront-ils d’inverser la tendance ?
Merveille Ngalula, cheffe de file du consortium organisations locales RDC en charge de l’exécution, explique l’approche adoptée : « Notre action se concentre sur deux axes complémentaires : la prévention pour éviter que les violences ne se produisent, et la réponse pour prendre en charge les victimes lorsque les cas surviennent. »
Le projet mise sur une stratégie multidimensionnelle incluant des formations pour le personnel éducatif, des campagnes de sensibilisation auprès des élèves et des communautés, ainsi qu’un renforcement des mécanismes de protection. Mais comment assurer la durabilité de ces actions au-delà des neuf mois prévus ?
Le ministre provincial de l’Éducation, Nico Muamba, a affirmé l’engagement des autorités : « Notre accompagnement ira au-delà du simple soutien logistique. Nous intensifierons la lutte contre l’impunité pour envoyer un signal fort à tous ceux qui porteraient atteinte à l’intégrité des élèves. »
L’une des innovations majeures de ce projet réside dans la mise en place du numéro vert Allô École (178). Cette plateforme téléphonique permettra aux victimes, témoins ou parents de signaler anonymement les cas de violences. Une approche qui pourrait briser l’omerta souvent observée dans les établissements scolaires.
Les défis restent cependant considérables. Les mentalités profondément ancrées, la peur des représailles et la méfiance envers le système constituent autant d’obstacles à surmonter. Le consortium organisations locales RDC devra faire preuve de pédagogie et de persévérance pour gagner la confiance des différents acteurs.
Quel impact ce projet pourra-t-il avoir sur le taux de scolarisation, particulièrement chez les jeunes filles souvent premières victimes des VBG ? La réponse dans les mois à venir permettra d’évaluer l’efficacité de cette initiative et, peut-être, d’envisager son extension à d’autres régions du pays.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
