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Bunia : 43 interpellés dans une opération anti-groupes armés à Kigonze

Une opération de sécurité d’envergure a secoué Bunia ce samedi 15 novembre 2025. Dès les premières lueurs du jour, les forces de sécurité ont encerclé le site des déplacés de Kigonze, dans le quartier Mudzipela. Cette intervention concertée a conduit à l’interpellation de 43 personnes soupçonnées de liens avec des groupes armés opérant dans la région.

Les services impliqués dans cette opération sécurité Bunia comprenaient les FARDC, l’Agence nationale de renseignement (ANR) et la Police nationale congolaise (PNC). Leur mission : localiser des armes clandestines et identifier les collaborateurs de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP), le mouvement de Thomas Lubanga. Comment ces groupes armés RDC parviennent-ils à infiltrer les sites humanitaires ?

Parmi les interpellations Ituri, trois femmes et huit enfants figuraient sur la liste des personnes conduites à l’état-major des FARDC à Tsere. Ce centre, situé en périphérie sud-ouest de Bunia, sert de lieu de garde à vue et d’audition pour les suspects. Les interrogatoires approfondis visent à établir les connexions éventuelles avec les milices actives dans la province.

Cette opération intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu. Une semaine plus tôt, les forces de sécurité avaient arrêté un porte-parole de la CRP dissimulé parmi les déplacés Kigonze. Cette arrestation avait alerté les services de renseignement sur la possible infiltration du site par des éléments hostiles.

Malgré des perquisitions minutieuses, aucune arme n’a été découverte durant l’opération. Les autorités militaires insistent sur le caractère préventif de cette intervention. « L’objectif n’était pas uniquement de saisir des armes, mais surtout de démanteler les réseaux de soutien aux groupes armés », explique une source sécuritaire sous couvert d’anonymat.

Le site de Kigonze, qui abrite des milliers de personnes déplacées fuyant les violences communautaires, représente un défi sécuritaire majeur pour les autorités. Sa situation géographique et la précarité des conditions de vie en font un terrain potentiellement fertile pour le recrutement par les groupes armés. La CRP Thomas Lubanga compte-t-elle parmi les mouvements cherchant à étendre son influence dans ces zones vulnérables ?

Les interpellations du 15 novembre s’inscrivent dans une stratégie plus large de sécurisation des sites humanitaires. Depuis plusieurs mois, les services de renseignement avaient noté une augmentation des mouvements suspects autour du camp de Kigonze. Des allers-retours nocturnes, des rencontres furtives et des transferts mystérieux avaient éveillé les soupçons.

Les déplacés Kigonze vivent dans une peur constante. Entre la menace des groupes armés et les opérations de sécurité, leur quotidien reste marqué par l’insécurité. « Nous sommes pris entre deux feux », témoigne un habitant sous couvert d’anonymat. « D’un côté, les milices nous menacent, de l’autre, les opérations militaires nous stressent. »

Les autorités provinciales défendent le bien-fondé de cette opération sécurité Bunia. « Notre devoir est de protéger les populations civiles, y compris contre l’infiltration des éléments armés dans leurs sites d’hébergement », affirme un officier supérieur des FARDC. « Les personnes innocentes n’ont rien à craindre et seront libérées après vérification. »

La procédure de filtrage des interpellés suit son cours. Les services de renseignement croisent les informations recueillies sur le terrain avec leurs bases de données. Les profils des suspects sont analysés sous tous les angles : antécédents, liens familiaux, déplacements récents et contacts connus.

Cette opération intervient alors que la région de l’Ituri connaît une recrudescence des activités des groupes armés. Les attaques contre les civils, les pillages et les enlèvements se multiplient, créant un climat de terreur persistante. La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette crise humanitaire et sécuritaire.

Les organisations humanitaires présentes sur le terrain restent prudentes. Tout en reconnaissant la nécessité de sécuriser les sites, elles rappellent l’importance de respecter les droits fondamentaux des déplacés. « Toute opération militaire dans un site humanitaire doit être conduite avec le plus grand respect des populations vulnérables », souligne un responsable d’ONG.

L’avenir immédiat des 43 interpellés dépendra des conclusions des enquêtes en cours. Les autorités judiciaires militaires devront déterminer rapidement la culpabilité ou l’innocence de chacun. Les enfants et les femmes présents parmi les interpellés feront l’objet d’une attention particulière, conformément au droit international humanitaire.

Cette opération sécurité Bunia marque-t-elle un tournant dans la lutte contre l’infiltration des groupes armés dans les sites humanitaires ? Seul l’avenir le dira. Mais une chose est certaine : la pression sécuritaire sur les déplacés Kigonze et autres sites similaires ne faiblira pas tant que la menace des groupes armés RDC persistera.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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