Dans les rues de Goma, où la poussière volcanique se mêle aux espoirs brisés, une lueur persiste malgré l’adversité. La visite de Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique, vient rappeler que des milliers de vies dépendent de la continuité de l’aide humanitaire dans l’Est de la RDC.
« Comment rester insensible face à cette résilience extraordinaire ? » interroge un humanitaire sur place. Les populations du Nord-Kivu, éprouvées par des années de conflits et de déplacements, continuent de se battre pour leur dignité. Patrick Youssef l’a constaté personnellement lors de sa visite de 48 heures dans cette région en proie à l’instabilité.
Le message porté par le CICR RDC est clair : malgré les défis sécuritaires croissants et les contraintes financières mondiales, l’engagement reste entier. « L’objectif est de pouvoir continuer à apporter l’aide nécessaire afin que les populations de ces régions se sentent dignes, sans avoir à tendre la main pour recevoir un soutien », affirme le directeur régional.
Derrière ces déclarations se cache une réalité complexe. L’aide humanitaire dans l’Est Congo doit composer avec des terrains d’accès difficile, des menaces permanentes et des besoins qui ne cessent de croître. Pourtant, le CICR peut compter sur un réseau impressionnant de 10 000 volontaires de la Croix-Rouge qui, chaque jour, bravent les dangers pour porter assistance aux plus vulnérables.
« La résilience de la population est d’une grande valeur aujourd’hui », souligne Patrick Youssef, visiblement marqué par ce qu’il a observé à Goma. Ces mots résonnent particulièrement dans une région où les crises se succèdent sans répit. Les populations vulnérables RDC font face à une précarité multiforme : insécurité alimentaire, manque d’accès aux soins de santé, déplacements forcés…
Mais jusqu’où peut aller cette résilience face à l’accumulation des difficultés ? La question plane dans les discussions entre acteurs humanitaires. La présence de la secrétaire générale de la Croix-Rouge suédoise aux côtés de Patrick Youssef lors de cette visite n’est pas anodine. Elle symbolise la nécessité d’une mobilisation internationale renforcée.
« Ne pas oublier ces populations, ne pas perdre de vue que la crise perdure », tel est le message que les deux responsables comptent porter auprès des bailleurs de fonds et de la population suédoise. Un appel à la solidarité internationale qui intervient dans un contexte de contraction financière mondiale, où les crises humanitaires se multiplient sur différents continents.
L’enjeu dépasse la simple distribution d’aide. Il s’agit de reconstruire une dignité bafouée, de restaurer l’espoir dans des communautés meurtries. Les actions du CICR et de la Croix-Rouge Nord-Kivu visent à créer des conditions où l’assistance n’est plus perçue comme une charité, mais comme un droit fondamental.
Sur le terrain, les défis restent immenses. Les volontaires doivent naviguer entre les contraintes logistiques, les impératifs de sécurité et l’urgence des besoins. Pourtant, leur détermination ne faiblit pas, à l’image de ces populations qu’ils servent avec un dévouement remarquable.
La visite de Patrick Youssef à Goma s’inscrit donc dans une démarche plus large : maintenir la lumière sur une crise humanitaire qui, bien que prolongée, ne doit pas tomber dans l’oubli. Dans l’Est de la RDC, chaque jour apporte son lot de défis, mais aussi son lot d’espoirs, portés par ces milliers de mains tendues vers ceux qui souffrent en silence.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
