Une délégation française de haut niveau s’est entretenue ce mercredi avec les autorités congolaises à Kinshasa, dans un contexte de renouvellement imminent du mandat de la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo. Cette rencontre stratégique intervient alors que la situation sécuritaire dans l’Est du pays continue de se dégrader, soulevant des interrogations cruciales sur l’avenir de la présence internationale.
Le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité et des Affaires coutumières, Jacquemain Shabani Lukoo, et la ministre d’État Thérèse Kayikwamba Wagner ont accueilli la délégation française conduite par Frédéric Jung, directeur des Nations Unies au ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères. L’ambassadeur de France en RDC, Rémi Maréchaux, accompagnait cette mission diplomatique importante.
Les discussions se sont concentrées sur le prochain renouvellement du mandat de la MONUSCO, une question brûlante alors que le Conseil de sécurité des Nations unies doit statuer prochainement. Le précédent mandat avait été renouvelé pour une année, jusqu’au 20 décembre 2025, mais les nouvelles réalités sécuritaires imposent une réévaluation approfondie des modalités d’intervention.
Frédéric Jung a souligné l’urgence de la situation lors de cette réunion qualifiée de « constructive ». « Alors que la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC s’est détériorée, conduisant à de nouveaux défis pour la protection des civils et l’accès humanitaire, le renouvellement à venir du mandat de la Monusco requiert la plus grande attention », a-t-il déclaré. Cette position française reflète les préoccupations croissantes de la communauté internationale face à l’escalade des violences dans les provinces orientales.
La France RDC coopération se manifeste ainsi à un moment critique, où les attentes du gouvernement congolais concernant le futur mandat de la MONUSCO nécessitent un alignement avec les réalités terrain. Comment la mission onusienne peut-elle mieux répondre aux défis sécuritaires actuels ? Quelle stratégie adopter pour une protection des civils Congo plus efficace face à la résurgence des groupes armés ?
La détérioration de la sécurité dans l’Est RDC représente un défi multidimensionnel. Les récentes avancées des groupes rebelles, les déplacements massifs de populations et les difficultés d’accès humanitaire compliquent considérablement le travail des forces internationales. Le Conseil sécurité ONU RDC devra donc trouver un équilibre délicat entre le soutien aux forces congolaises et la protection directe des populations vulnérables.
Cette consultation franco-congolaise s’inscrit dans une dynamique diplomatique plus large, où les partenaires internationaux cherchent à adapter leur approche aux réalités changeantes du conflit. La France, membre permanent du Conseil de sécurité, joue un rôle pivot dans ces négociations, faisant de cette rencontre un moment clé dans le processus de renouvellement.
Les attentes congolaises, soigneusement présentées lors de ces échanges, reflètent la complexité de la situation sécuritaire. Le gouvernement cherche probablement à obtenir un mandat plus offensif pour la MONUSCO, mieux adapté aux défis opérationnels actuels, tout en préservant la souveraineté nationale.
Alors que la date du renouvellement approche, la communauté internationale observe avec attention l’évolution de ces discussions. Le futur mandat de la MONUSCO représentera-t-il un tournant dans l’engagement international en RDC ? Parviendra-t-on à définir une stratégie capable de faire face simultanément aux urgences humanitaires et aux défis sécuritaires de long terme ?
La réponse à ces questions déterminera non seulement l’avenir de la mission onusienne, mais aussi la trajectoire sécuritaire de toute la région des Grands Lacs. Les prochaines semaines seront décisives, alors que les diplomates s’activent à New York pour préparer la résolution qui définira le cadre d’action de la MONUSCO pour l’année à venir.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
