La ville de Goma est sous le choc après la révélation de plusieurs cas de tortures mortelles perpétrées par les rebelles de l’AFC/M23. Au moins trois civils ont perdu la vie dans des conditions atroces, selon des sources locales concordantes. Ces drames surviennent dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement tendu dans le Nord-Kivu.
Dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 novembre, un premier drame se produit dans le quartier Ndosho. Un conducteur est interpellé par des éléments de l’AFC/M23. Les témoignages recueillis décrivent des sévices corporels d’une rare violence infligés à la victime. Malgré une tentative de prise en charge médicale, l’homme succombe à ses blessures le lundi 3 novembre. Son identité n’a pas été révélée, mais son cas illustre la brutalité des méthodes employées.
Le deuxième cas concerne David Ahadi Benji, jeune chauffeur d’une vingtaine d’années bien connu dans les milieux des taxis et de la vente de véhicules à Goma. Pourquoi avoir ciblé ce jeune homme ? Selon plusieurs sources, les rebelles de l’AFC/M23 l’auraient identifié comme ancien conducteur d’un colonel des FARDC. Une simple suspicion qui lui coûtera la vie.
Arrêté et soumis à des interrogatoires musclés, David Ahadi Benji est contraint de révéler la cachette des véhicules qu’il conduisait précédemment. Face à son silence, les rebelles le placent dans un cachot de la Division spéciale de renseignement (DSR). Le calvaire ne fait que commencer. Des sources proches de la famille décrivent des tortures quotidiennes provoquant de graves lésions abdominales. Dans un état critique, il est finalement relâché et conduit à l’hôpital où il décède dans la soirée du 3 novembre.
Le troisième drame se produit dans la soirée du vendredi 7 novembre. Djuma Fikiri, accusé de collaboration avec un militaire des FARDC, subit le même sort tragique. Son crime ? Avoir effectué un transfert d’argent via mobile money pour un militaire des FARDC. La simple suspicion de lien avec les forces gouvernementales suffit-elle à justifier une telle barbarie ? Les rebelles de l’AFC/M23 lui infligent de nombreux coups de fouet avant de le conduire aux soins intensifs où il décède peu après.
Le même vendredi, un quatrième corps présentant des traces de torture est découvert dans le quartier Mugunga, commune de Karisimbi. Les auteurs de ce meurtre restent non identifiés, mais le mode opératoire ressemble étrangement aux précédents cas. Ces violations des droits humains en RDC interrogent sur l’impunité dont bénéficient les auteurs.
La sécurité dans l’Est-RDC continue de se dégrader malgré les différents efforts de pacification. Les populations civiles paient un lourd tribut dans ce conflit qui n’en finit pas. Les rebelles Goma étendent leur emprise sur la région, semant la terreur parmi les habitants. Comment mettre fin à ces exactions qui deviennent monnaie courante dans le Nord-Kivu ?
Les tortures Nord-Kivu perpétrées par l’AFC M23 Goma soulèvent de sérieuses questions sur le respect des conventions internationales. La communauté internationale reste-t-elle sourde aux souffrances des populations de l’Est-RDC ? Les violations droits humains RDC se multiplient dans l’indifférence générale, tandis que la sécurité Est-RDC se détériore jour après jour.
Ces événements tragiques rappellent l’urgence d’une action concertée pour protéger les civils et mettre fin à l’impunité des groupes armés. La situation sécuritaire dans la région exige une réponse rapide et déterminée de toutes les parties prenantes. Le silence serait complice face à de telles atrocités.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
