Les communautés de l’Ituri retiennent leur souffle. Alors que la date butoir de novembre 2025 approche inexorablement, la question du désarmement des groupes armés devient plus pressante que jamais. Les acteurs locaux tirent la sonnette d’alarme face à ce qui pourrait constituer une course contre la montre pour la stabilité régionale.
Une mission d’évaluation menée par la MONUSCO le 6 novembre dernier a mis en lumière les préoccupations majeures des autorités coutumières et de la société civile. Leur requête est claire : accélérer le processus de désarmement avant la fermeture des bases militaires onusiennes. Cette demande unanime émane particulièrement des groupements Pamitu Ame et Mbr’bu, territoires de Djugu et Mahagi.
La présence des casques bleus pendant près de sept années a transformé le paysage sécuritaire de ces zones. Là où régnait l’activisme des groupes armés, une relative paix s’est installée. Cette stabilisation a permis des avancées concrètes : retour de milliers de déplacés, reprise des activités agricoles, renaissance économique. Le marché d’Ame, qui drainait autrefois plus de dix mille personnes chaque semaine, symbolise cette renaissance fragile.
Mais cette accalmie pourrait-elle résister au retrait de la MONUSCO ? Les chefs de groupement s’interrogent avec anxiété sur la pérennité de ces acquis. Leur crainte principale : voir resurgir les violences qui ont longtemps ensanglanté la région. Un désarmement complet apparaît comme la condition sine qua non pour éviter cette escalade redoutée.
La MONUSCO tente de rassurer les populations. L’organisation onusienne affirme que les anciennes bases seront transférées aux FARDC. L’armée congolaise y établira des campements permanents pour garantir la sécurité des civils. Parallèlement, les casques bleus continueront leur appui à travers des patrouilles de longue portée. Cette mesure vise à maintenir la stabilité dans l’est de la RDC pendant cette période de transition délicate.
Cette opération s’inscrit dans une stratégie globale de désengagement progressif. La MONUSCO orchestre son retrait tout en assurant la continuité des efforts de paix. La sécurité en Ituri constitue l’enjeu principal de cette manœuvre complexe. Les bases militaires de la MONUSCO deviendront-elles des bastions efficaces pour les FARDC ? La réponse à cette question déterminera l’avenir sécuritaire de la région.
Le processus de désarmement des groupes armés représente le véritable défi. Sans cette étape cruciale, la stabilisation de l’est Congo pourrait être compromise. Les communautés locales, qui ont goûté à la paix retrouvée, observent avec vigilance les préparatifs. Leur inquiétude est palpable : sept ans de progrès pourraient-ils s’évaporer en quelques mois ?
La période jusqu’en novembre 2025 s’annonce déterminante pour la sécurité en Ituri RDC. Le gouvernement congolais devra démontrer sa capacité à prendre le relais sécuritaire. Les populations, quant à elles, espèrent que le désarmement des groupes armés permettra de consolider les acquis de ces dernières années. L’enjeu dépasse largement la simple fermeture de bases militaires ; il s’agit de l’avenir même de toute une région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
