Les images sont apocalyptiques : des murs effondrés, des toitures arrachées, des familles errant parmi les décombres de ce qui fut leur foyer. À Mbulungu, dans le territoire de Kazumba au Kasaï-Central, une pluie diluvienne survenue mardi 4 novembre a transformé le quotidien de centaines de personnes en cauchemar. Comment une simple averse peut-elle ainsi bouleverser des vies entières ?
« Nous avons tout perdu en quelques heures », témoigne une mère de famille rencontrée sur les lieux du désastre. « L’eau est entrée si brutalement dans notre maison que nous avons à peine eu le temps de sauver nos enfants. Maintenant, nous dormons sous les arbres, à la merci des prochaines intempéries. » Ce récit poignant illustre la détresse des familles sinistrées Kazumba qui, du jour au lendemain, se retrouvent sans abri ni ressources.
La violence des éléments n’a épargné aucun symbole de la communauté. L’église Saint Pierre, lieu de culte et de rassemblement séculaire, n’est plus qu’un amas de pierres. L’église Kimbaguiste, pilier spirituel pour de nombreux fidèles, a subi le même sort. L’école de la mission Kalowe Tekemene, où des générations d’enfants ont appris à lire et écrire, présente aujourd’hui des classes ouvertes au ciel. Ces églises détruites RDC représentent bien plus que des bâtiments : ce sont les cœurs battants de communautés rurales déjà fragilisées.
Albert Mpinda, président des ressortissants du secteur de Mbulungu, dresse un bilan accablant : « Plus de dix maisons complètement détruites, des infrastructures communautaires réduites à néant, et une dizaine de ménages contraints de dormir à la belle étoile. » Le responsable local souligne un miracle dans cette catastrophe naturelle Kasaï-Central : « Dieu merci, nous n’avons pas enregistré de pertes en vies humaines. Mais les dégâts matériels sont considérables et la situation humanitaire devient critique. »
Face à l’ampleur des dégâts, la solidarité locale s’organise tant bien que mal. Les familles les moins touchées hébergent leurs voisins démunis, mais les moyens manquent cruellement. « Nous partageons le peu que nous avons, mais comment faire face à de tels besoins ? », s’interroge un habitant. La question des intempéries Kasaï et de leur gestion devient plus pressante que jamais. Ces phénomènes météorologiques extrêmes, de plus en plus fréquents, interrogent la capacité des communautés rurales à y faire face.
L’appel à l’aide lancé par Albert Mpinda aux autorités politico-administratives de la province résonne comme un cri d’alarme : « La situation est très sérieuse. Nous tirons l’attention des autorités pour qu’elles viennent en aide à cette population frappée par cette catastrophe naturelle. » Mais dans l’immédiat, les sinistrés de Mbulungu attendent, impuissants, sous la menace de nouvelles précipitations. Les prévisions météorologiques annoncent en effet d’autres intempéries Kasaï dans les prochains jours, rendant la situation encore plus urgente.
Cette catastrophe pose des questions fondamentales sur la prévention des risques naturels en République Démocratique du Congo. Comment renforcer la résilience des communautés face aux aléas climatiques ? Quels mécanismes d’urgence mettre en place pour une intervention rapide en cas de catastrophe naturelle Kasaï-Central ? La reconstruction des infrastructures détruites représente un défi immense pour une région déjà confrontée à de multiples difficultés.
Alors que la saison des pluies bat son plein, le drame de Mbulungu sert de rappel cruel : derrière les statistiques et les bilans matériels, ce sont des vies humaines qui sont bouleversées, des rêves qui s’effondrent avec les murs des maisons. La réponse des autorités et de la communauté humanitaire déterminera si cette pluie diluvienne Mbulungu restera un mauvais souvenir ou deviendra le point de départ d’une meilleure préparation aux défis climatiques à venir.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
