La République Démocratique du Congo vient de sceller un partenariat stratégique avec la société américaine Securiport LLC pour moderniser son système de sécurité aéroportuaire. Cet accord, authentifié par des documents officiels, marque un tournant dans la gestion des frontières congolaises.
Le contrat a été signé entre l’État congolais, représenté par le vice-premier ministre Jacquemain Shabani Lukoo Bihango, et la firme américaine basée en Virginie. Ce modèle de partenariat public-privé suit le schéma Build–Train–Maintain–Transfer (BTMT), confiant au partenaire privé l’ensemble du processus de modernisation.
Le système intégré de gestion des services de sécurité et d’immigration sera entièrement financé, conçu et mis en œuvre par Securiport. La société américaine assurera également la formation des agents congolais et la maintenance des équipements. À l’expiration du contrat, toutes les infrastructures reviendront à l’État congolais, constituant ainsi un transfert de technologie complet.
Le financement de ce projet innovant repose sur une redevance de sécurité de 30 dollars américains. Cette taxe sera prélevée sur chaque passager au départ et à l’arrivée des aéroports internationaux de la RDC. Mais comment cette manne financière sera-t-elle répartie ?
La répartition des fonds a été clairement définie : 85% des recettes reviendront à Securiport LLC, tandis que l’État congolais percevra les 15% restants. Cette distribution soulève des questions sur l’équilibre des bénéfices dans ce partenariat public-privé sécurité. Le contrat BTMT RDC prévoit cependant des mécanismes de protection pour les deux parties.
Un système de suivi quotidien du nombre de passagers sera mis en place pour assurer la transparence des recettes. Cette mesure permettra de garantir le remboursement des investissements consentis par le partenaire privé. Par ailleurs, les frais de garantie seront révisés annuellement pour tenir compte de l’inflation.
La sécurité aéroports Congo représente un enjeu majeur pour le développement économique du pays. Ce nouveau système intégré promet de renforcer considérablement les contrôles aux frontières. Mais à quel prix pour les usagers ? La redevance immigration RDC de 30 USD s’ajoutera aux taxes aéroportuaires existantes.
Les autorités congolaises défendent ce projet comme nécessaire pour moderniser les infrastructures de sécurité. Le partenariat avec Securiport permettrait de combler rapidement le retard technologique sans peser immédiatement sur les finances publiques. Cependant, la date de mise en œuvre de cette nouvelle taxe n’est pas encore arrêtée.
Ce contrat s’inscrit dans une volonté plus large de professionnalisation des services de sécurité. La formation des agents congolais constitue un aspect crucial de l’accord. Les compétences acquises durant la période de partenariat perdureront après le transfert des installations à l’État.
Le modèle BTMT appliqué à la sécurité aéroportuaire représente une innovation en Afrique centrale. Son succès pourrait inspirer d’autres secteurs nécessitant une modernisation rapide des infrastructures. La RDC mise sur ce partenariat pour améliorer son image en matière de sécurité frontalière.
Reste à savoir comment les compagnies aériennes et les passagers accueilleront cette nouvelle taxe. Le montant de 30 USD, appliqué à l’arrivée et au départ, pourrait significativement alourdir le coût des voyages internationaux depuis et vers la RDC. Les autorités devront communiquer clairement sur les bénéfices attendus de cette mesure.
La mise en place effective de ce système de sécurité intégré sera observée avec attention par les partenaires internationaux de la RDC. L’efficacité des contrôles aux frontières constitue un enjeu de sécurité régionale et internationale. Le contrat avec Securiport pourrait marquer un tournant dans la gestion des flux aériens en Afrique centrale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
