Dans le cadre de la mise en œuvre des accords de Washington entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda, une campagne de sensibilisation pour la reddition volontaire des combattants FDLR a été officiellement lancée ce vendredi 31 octobre 2025. L’état-major provisoire de la 34ème région militaire à Walikale a servi de cadre au démarrage de cette opération pacificatrice.
Les forces armées de la RDC ont déployé des moyens conséquents pour atteindre les combattants des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda disséminés dans la région. Cette initiative s’inscrit dans la droite ligne des engagements pris par les autorités congolaises lors de la signature des accords de Washington visant à stabiliser l’Est du pays.
Le major Dieudonné Kasereka, porte-parole de la 34ème région militaire, a martelé l’urgence de cette démarche. « Ce message concerne tous les groupes des FDLR. Il est temps de déposer les armes et d’éviter de verser le sang. Tous les combattants FDLR doivent se rendre volontairement à la MONUSCO pour qu’ils soient rapatriés dans leur pays, le Rwanda » a-t-il déclaré. Le message est clair : la reddition volontaire reste la meilleure option pour éviter un bain de sang.
Comment cette campagne de sensibilisation est-elle concrètement mise en œuvre ? Les radios locales ont été mobilisées pour diffuser des messages en langues vernaculaires, tandis que des dépliants ont été imprimés et distribués massivement dans les communautés. Cette approche multidimensionnelle vise à toucher directement les combattants FDLR, principaux concernés par cette opération de pacification dans l’Est de la RDC.
Une délégation du haut commandement des FARDC, conduite par le LtCol Tassy, a été spécialement dépêchée à Walikale pour coordiner les opérations. Les autorités militaires ont sollicité l’implication des églises et des chefs coutumiers pour amplifier le message. « Il est temps que les FDLR rentrent dans leur pays, le Rwanda. Nous invitons les pasteurs, les coutumiers à leur expliquer qu’ils doivent déposer les armes et se rendre sans verser le sang » a souligné le lieutenant-colonel.
La situation géographique des combattants FDLR dans le territoire de Walikale a été précisément identifiée. Les foyers de résistance se concentrent principalement dans la localité Makungurano (groupement Waloa Loanda), Banarukisa vers Buoye (groupement Waloa Uroba) et une partie de Banakindi (groupement Kisimba). Ces positions stratégiques à la limite avec les territoires de Masisi et Rutshuru témoignent de la complexité du déploiement de cette campagne de sensibilisation.
Quelles perspectives s’offrent aux combattants qui répondraient à cet appel à la reddition volontaire ? Les autorités militaires ont précisé que ceux qui se rendraient auraient la possibilité de choisir un pays d’asile, acheminé par la MONUSCO, s’ils ne souhaitent pas retourner directement au Rwanda. Une offre qui soulève des questions sur l’effectivité de cette mesure et sa mise en œuvre concrète.
La présence des combattants FDLR dans ces zones remonte à 2012, lorsqu’ils ont été chassés de la partie ouest du territoire par le phénomène “Raiya Mutomboki”. Cette opération de pacification à Walikale représente-t-elle une réelle opportunité de tourner la page sur des années de conflit ? Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer l’impact de cette campagne de sensibilisation sur le terrain.
Les forces gouvernementales ont averti : à l’issue de cette phase de sensibilisation, ceux qui n’auraient pas obtempéré à l’appel y seront contraints par la force. Ultimatum ou véritable opportunité de paix ? La réussite de cette opération pacificatrice dépendra en grande partie de la capacité des autorités à convaincre les combattants FDLR que la reddition volontaire constitue la meilleure issue.
L’implication de la MONUSCO dans le processus de rapatriement apparaît comme un élément clé de cette campagne. La mission onusienne devra assurer la coordination logistique du retour des combattants au Rwanda ou vers d’autres pays d’asile, dans le respect des procédures établies. Un défi organisationnel de taille pour une opération dont l’enjeu dépasse les frontières de la seule région de Walikale.
Cette campagne de reddition volontaire des FDLR s’inscrit dans une dynamique plus large de pacification de l’Est de la RDC. Les accords de Washington entre Kinshasa et Kigali représentent-ils un tournant décisif dans la résolution des conflits qui minent la région depuis des décennies ? La réponse se construira pas à pas, au rythme des redditions et des avancées sur le terrain.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
