Une nouvelle vague de violence a frappé le territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, mercredi dernier. Une embuscade meurtrière a été tendue par des hommes armés non identifiés sur la route nationale numéro 2, précisément dans la zone dite « 17 kilomètres » au cœur du parc national des Virunga. Le bilan est lourd : au moins deux civils ont perdu la vie, dont un enfant de seulement quatre ans, tandis qu’un autre civil a été grièvement blessé.
Selon des témoins locaux, les assaillants ont ouvert le feu sans sommation sur un camion et une moto transportant des civils. Les conducteurs des deux véhicules ont été contraints de s’arrêter sous la violence des tirs. L’enfant, qui se trouvait sur la moto avec son parent, n’a pas survécu aux impacts de balles. Le aide-chauffeur du camion a également succombé à ses blessures sur le lieu même de l’attaque.
Le conducteur de la moto, miraculé, a quant à lui survécu à cette attaque mais présente des blessures graves aux membres inférieurs. Il a été évacué vers un centre de santé pour recevoir des soins d’urgence. Son état reste préoccupant selon les sources médicales consultées.
Cette tragédie survient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans la région. La route Kiwanja-Kanyabayonga, essentielle pour les échanges commerciaux et les déplacements des populations, devient de plus en plus dangereuse. Comment expliquer cette recrudescence de la violence sur cet axe stratégique ? Les autorités locales sont-elles impuissantes face à cette situation ?
La preuve de cette détérioration sécuritaire est manifeste : moins d’une semaine avant cette dernière attaque, une embuscade similaire avait déjà ensanglanté ce même tronçon routier. Lors de cet incident précédent, un chauffeur de camion avait été touché par balle, provoquant une perte de contrôle du véhicule qui avait terminé sa course dans un ravin. Plusieurs passagers avaient alors été gravement blessés dans cet accident.
La répétition de ces attaques crée un climat de peur insoutenable parmi les usagers de cette route. Les populations locales et les voyageurs se sentent de plus en plus vulnérables. La zone traversée par cette route nationale est connue pour être sous l’influence de plusieurs groupes armés, dont l’AFC-M23. Cette situation complexe rend particulièrement difficile le rétablissement de la sécurité dans le territoire de Rutshuru.
Les conséquences de cette insécurité persistante sont multiples et préoccupantes. La libre circulation des personnes et des biens est sérieusement entravée, affectant directement l’économie locale déjà fragilisée par des années de conflit. Les agriculteurs ne peuvent plus acheminer leurs produits vers les marchés, les commerçants hésitent à emprunter cette route, et les familles vivent dans l’angoisse permanente.
Face à cette situation critique, les appels se multiplient pour demander aux autorités provinciales et nationales de prendre des mesures urgentes. Le renforcement de la sécurité sur cet axe vital apparaît comme une priorité absolue pour les habitants de la région. Des patrouilles régulières, l’installation de points de contrôle sécurisés et une collaboration accrue avec les forces de maintien de la paix pourraient constituer des solutions immédiates.
La communauté internationale suit également avec attention l’évolution de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu. Les organisations humanitaires présentes sur place alertent régulièrement sur la détérioration des conditions de vie des civils pris au piège de ces violences répétées. Le parc national des Virunga, joyau naturel de la RDC, devient malheureusement le théâtre de ces tragédies humaines.
Jusqu’où ira cette spirale de violence dans le territoire de Rutshuru ? Combien de vies civiles supplémentaires devront être sacrifiées avant que des mesures concrètes ne soient prises ? Les populations attendent des réponses urgentes et efficaces face à cette insécurité grandissante qui menace leur existence même.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
