Dans la nuit de dimanche, les flammes ont une nouvelle fois frappé le quartier Funu, dans la commune de Kadutu à Bukavu, emportant avec elles au moins 13 vies humaines et réduisant en cendres des biens précieux. Le silence de la nuit a été brutalement rompu par les cris de panique des habitants réveillés en sursaut par l’avancée inexorable du feu.
« Nous dormions paisiblement quand soudain, des cris nous ont tirés du sommeil. En ouvrant les yeux, tout n’était que flammes et fumée », témoigne une survivante qui a perdu trois membres de sa famille dans cette tragédie. Son récit poignant illustre le drame vécu par de nombreuses familles du quartier Funu Kadutu, confrontées une fois de plus à la violence des incendies.
Le porte-parole provincial de la nouvelle dynamique de société civile, Wilfried Habamungu, confirme que l’origine de cet incendie à Bukavu demeure mystérieuse. « De nombreux habitants étaient endormis quand le feu s’est déclaré vers minuit, ravageant tout sur son passage », explique-t-il, la voix chargée d’émotion. Comment une telle tragédie peut-elle encore se produire dans un quartier déjà si éprouvé par les flammes ?
Mosala Patrick Lubala, chef du quartier Funu, dresse un bilan macabre : « Nous avons déjà retiré 13 corps. Huit maisons sont complètement calcinées et quatre autres gravement endommagées ». Les sauveteurs continuent leurs recherches dans les décombres encore fumants, craignant de découvrir d’autres victimes de cet incendie meurtrier au Sud-Kivu.
Cette nouvelle catastrophe s’inscrit dans une longue série d’incendies qui frappent régulièrement le quartier Funu. Les habitants vivent dans l’angoisse permanente, se demandant quand le prochain sinistre viendra détruire leurs modestes biens et menacer leurs vies. Les statistiques sont alarmantes : plus de 500 maisons parties en fumée lors des incendies les plus récents, 50 habitations ravagées le 6 août dernier, et près de 400 maisons détruites le 28 août entre Funu et Cimpunda, causant deux morts supplémentaires.
Pourquoi ce quartier est-il si vulnérable aux incendies ? L’absence d’infrastructures adéquates, la densité de l’habitat et le manque de mesures préventives créent un terrain propice à la propagation rapide des flammes. Les maisons calcinées à Bukavu témoignent de cette précarité qui expose quotidiennement les populations au danger.
La société civile du Sud-Kivu lance un cri d’alarme et exige des autorités des mesures strictes pour prévenir ces incendies devenus récurrents à Bukavu. « Il est inadmissible que nos concitoyens continuent de périr dans des conditions aussi dramatiques », s’indigne un membre de la société civile locale. Des questions cruciales se posent : Quand les autorités prendront-elles des mesures concrètes pour protéger la population ? Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des actions préventives ne soient mises en place ?
Les survivants de cet incendie dévastateur se retrouvent sans abri, sans ressources, confrontés à la dure réalité de la reconstruction. Leurs regards perdus devant les décombres encore fumants racontent une histoire de résilience face à l’adversité, mais aussi d’attente désespérée d’une intervention des pouvoirs publics.
Cette tragédie met en lumière les défis structurels auxquels fait face la ville de Bukavu en matière de prévention des risques et de protection des populations vulnérables. Alors que le soleil se lève sur les ruines du quartier Funu, une question demeure : combien de morts incendie Sud-Kivu faudra-t-il encore déplorer avant que des solutions durables ne soient trouvées ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
