Un conflit coutumier persistant a plongé le village de Kasombo dans le territoire de Lwiza, au Kasaï-Central, dans une spirale de violence destructrice. Depuis plusieurs jours, des affrontements opposent le chef de localité Bikongolo, Michel Shawanga Katshianya, et Albert Kavueta Muanangana, chef légalement établi du groupement Kavueta.
La situation a atteint son paroxysme ce samedi 25 octobre 2025, après des tensions qui duraient depuis vendredi soir. Des sources locales rapportent que Shawanga Katshianya aurait lancé une attaque contre la localité Kasombo, accompagné de ses partisans. Le motif de cette offensive violente ? Le refus présumé du chef de Kasombo de soutenir sa quête de pouvoir coutumier.
Les conséquences de cette attaque sont dramatiques. De nombreuses habitations ont été réduites en cendres, donnant au village des allures de champ de ruines. Les champs agricoles, source de subsistance pour la population, ont été systématiquement saccagés. Pire encore, une école a été vandalisée, privant ainsi les enfants de leur droit fondamental à l’éducation.
Albert Kavueta Muanangana, joint par téléphone, ne cache pas son amertume et son inquiétude. « Monsieur Shawanga Katshianya Michel, qui s’autoproclame chef du groupement, est allé avec sa milice, du nom d’Armée rouge, incendier et détruire méchamment toutes les maisons et école du village Kasombo », déplore-t-il. La population, terrorisée, a fui en masse. Certains se sont réfugiés en brousse, d’autres ont trouvé asile dans des villages voisins, créant ainsi une situation humanitaire préoccupante.
Ce conflit coutumier à Kasombo n’est malheureusement pas un incident isolé. Il s’inscrit dans une dynamique de violence plus ancienne qui secoue régulièrement le Kasaï-Central. Les autorités provinciales et nationales sont-elles conscientes de l’urgence de la situation ? La crise sécuritaire dans cette région nécessite-t-elle une intervention plus musclée ?
Selon le chef Kavueta, les hostilités auraient débuté dès mercredi et se seraient intensifiées jusqu’à samedi. Il reconnaît que ce conflit tourne autour de la gestion du groupement, un vieux différend qui a déjà causé d’importants dégâts matériels et, plus grave encore, des pertes en vies humaines.
Face à l’escalade de la violence, Albert Kavueta Muanangana lance un appel pressant aux autorités provinciales et nationales. Il les supplie d’intervenir rapidement pour sauver la vie des habitants de son groupement, menacés par cette flambée de violence. La situation exige une réponse immédiate et coordonnée pour éviter que le conflit ne dégénère davantage.
La vandalisation de l’école à Lwiza symbolise l’ampleur de la crise. Comment une société peut-elle envisager son avenir lorsque les lieux d’éducation deviennent des cibles ? Les enfants de Kasombo paient aujourd’hui le prix fort d’un conflit qui les dépasse, privés de leur salle de classe et contraints à l’exil.
La milice dite « Armée rouge », évoquée par le chef Kavueta, représente-t-elle une nouvelle menace pour la stabilité du Kasaï-Central ? Son implication dans l’incendie des maisons et la destruction des biens publics soulève des questions sur l’émergence de groupes armés dans les conflits coutumiers.
À ce jour, aucune réaction des autorités provinciales n’a été enregistrée. L’absence de version de la part du chef Shawanga Katshianya, mis en cause dans ces événements, empêche toute compréhension complète de la situation. Les habitants de Kasombo, quant à eux, attendent dans l’angoisse une solution qui mettra fin à leur calvaire.
La répétition de tels incidents dans le Kasaï-Central interroge sur l’efficacité des mécanismes de résolution des conflits coutumiers. Jusqu’à quand les populations devront-elles subir les conséquences de ces rivalités de pouvoir ? Le drame de Kasombo doit servir d’électrochoc pour une prise de conscience collective et une action déterminée des autorités compétentes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
