Le village de Kamagolo, situé à 45 kilomètres de Komanda dans le territoire d’Irumu, a été le théâtre d’une violente attaque dans la nuit de jeudi à vendredi. Des combattants présumés des ADF ont frappé cette localité pourtant considérée comme paisible jusqu’à présent. Les assaillants ont tué un policier et incendié un camion avant de disparaître dans la nature.
Plusieurs habitants sont portés disparus après cette incursion meurtrière. Les sources locales confirment que les rebelles ADF fuyaient les opérations militaires en cours vers Lolwa sur l’axe Komanda-Mambasa. Une partie de ce groupe s’était repliée dans la forêt de Kamagolo, expliquant cette attaque inédite dans la zone.
Les conséquences humanitaires sont immédiates et dramatiques. Les populations de Kamagolo et des localités voisines comme Mateumba et Lubumbashi ont fui en masse vers les sites de déplacés de Mukasila 1 et 2. Ces communautés, qui vivent principalement de l’agriculture, de l’exploitation artisanale de l’or et de la coupe de bois, se retrouvent maintenant sans abri et sans moyens de subsistance.
Les forces conjointes FARDC-armée ougandaise ont immédiatement lancé des opérations de poursuite contre les rebelles. Leur objectif : neutraliser la menace et stabiliser la région d’Irumu. Cependant, la rapidité et la violence de l’attaque soulèvent des questions sur l’efficacité du dispositif sécuritaire dans cette partie de l’Ituri.
La société civile locale alerte sur l’urgence de la situation. Elle réclame un renforcement immédiat des opérations militaires pour éviter l’expansion des attaques ADF vers d’autres zones du territoire. Comment expliquer que des rebelles puissent frapper si loin de leurs bastions traditionnels ? La stratégie des ADF évolue-t-elle vers une dispersion plus large de leurs actions ?
Cette incursion marque une escalade inquiétante dans la tactique des groupes armés en Ituri. L’exploitation des failles sécuritaires permet aux ADF d’étendre leur influence au détriment des populations civiles. Les déplacés d’Irumu payent le prix fort de cette insécurité grandissante. Leur nombre ne cesse d’augmenter, créant une crise humanitaire aux proportions alarmantes.
Les opérations des FARDC face à cette nouvelle menace sont cruciales pour l’avenir de la région. La capacité des forces gouvernementales à sécuriser des zones jusqu’ici épargnées sera déterminante pour restaurer la confiance des populations. La sécurité en Ituri passe par une réponse adaptée à cette évolution tactique des rebelles.
La communauté internationale observe avec attention cette dégradation sécuritaire. Les enjeux dépassent largement le seul territoire d’Irumu et concernent la stabilité de toute la province orientale. Les rebelles Komanda semblent tester les défenses militaires dans de nouvelles zones, créant un précédent dangereux pour l’ensemble de la région.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
