La tristesse s’est une nouvelle fois abattue sur la communauté universitaire de Goma. Chizungu Bashengezi Jospin, jeune étudiant plein d’avenir inscrit en première année d’agronomie à l’Université de Goma, a perdu la vie dans des circonstances tragiques, victime des eaux du lac Kivu à Minova. Le drame s’est produit dans la soirée du lundi 20 octobre, plongeant sa famille et ses camarades dans une profonde désolation.
« Il revenait d’une mission sur l’axe Bushishi, épuisé par sa journée de stage professionnel », raconte un membre de la société civile de Buzi, la voix empreinte d’émotion. « La fatigue accumulée l’a poussé à chercher un peu de fraîcheur dans les eaux du lac. Personne n’aurait pu imaginer que cette simple décision tournerait au drame. »
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi ces eaux qui bordent nos villes continuent-elles de représenter un danger mortel pour notre jeunesse ? Ces questions hantent désormais les esprits dans une région où le lac Kivu semble réclamer un tribut trop lourd.
L’Université de Goma, contactée par nos soins, a confirmé la terrible nouvelle. Une délégation universitaire s’est immédiatement rendue sur les lieux du drame pour mieux comprendre les circonstances de cette disparition tragique. « Nous partageons la douleur de la famille et de tous les proches de notre étudiant », a déclaré un responsable de l’institution, préférant garder l’anonymat dans ce moment difficile.
Sur place, les autorités locales ont mobilisé des équipes de recherche qui s’activent sans relâche depuis deux jours. Malgré leurs efforts, le corps du jeune étudiant n’a toujours pas été retrouvé, ajoutant à l’angoisse de ses proches. Chaque heure qui passe rend la tâche plus difficile, tandis que l’espoir s’amenuise douloureusement.
Ce drame résonne particulièrement fort au sein de la communauté universitaire, car il survient moins d’un mois après la mort d’un autre étudiant de l’UNIGOM dans des conditions similaires. Le 1er octobre dernier, un jeune de 19 ans avait quitté son domicile à vélo pour faire du sport avant de disparaître tragiquement. Son corps avait été retrouvé dans le quartier Lac Vert, créant un premier choc dont la communauté ne s’était pas encore remise.
Deux vies fauchées en l’espace de quelques semaines, deux familles brisées, deux promesses d’avenir anéanties. Ces drames successifs soulèvent des questions cruciales sur la sécurité autour des plans d’eau en République Démocratique du Congo. Existe-t-il des mesures de prévention suffisantes ? Les jeunes sont-ils suffisamment informés des dangers que représentent ces eaux parfois traîtresses ?
La situation interpelle particulièrement dans une région où le lac constitue à la fois une ressource vitale et un risque permanent. Les étudiants en stage, souvent peu familiarisés avec les spécificités locales, se retrouvent confrontés à des environnaux dont ils ne mesurent pas toujours les dangers.
« Nous ne pouvons pas continuer à déplorer de telles pertes », s’indigne un enseignant de l’UNIGOM. « Il est urgent de mettre en place des dispositifs de sensibilisation et de sécurité adaptés, surtout pour nos étudiants qui effectuent des stages dans des zones qu’ils ne connaissent pas bien. »
Alors que les recherches se poursuivent dans les eaux du lac Kivu à Minova, une question demeure : combien de vies faudra-t-il encore perdre avant que des mesures concrètes ne soient prises pour améliorer la sécurité lacustre au Sud-Kivu ? La prévention des noyades, particulièrement dans les zones fréquentées par les étudiants en stage, doit devenir une priorité absolue.
En attendant, la communauté universitaire congolaise pleure une nouvelle fois l’un des siens, rappelant cruellement que derrière chaque statistique se cache un destin brisé, une famille détruite, et des rêves anéantis. Le développement de notre pays passe aussi par la protection de sa jeunesse estudiantine, ces forces vives qui représentent l’avenir de la nation.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd