La région de Nyangezi, dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu, vit des heures sombres depuis ce mardi 21 octobre 2025. Des combats d’une rare intensité opposent les rebelles de l’AFC-M23 aux groupes d’autodéfense Wazalendo, plongeant les populations locales dans une crise sécuritaire sans précédent.
Les affrontements se sont poursuivis ce mercredi 22 octobre, marqués par des échanges nourris d’armes lourdes et légères. Les localités d’Irhaga, Bwenda, Chiyanja et Businga, situées au sud du centre de négoce de Nyangezi, constituent l’épicentre de ces violences. Le bruit des détonations résonne dans toute la région, semant la panique parmi les habitants.
Comment les civils peuvent-ils survivre dans un tel environnement ? La réponse est dramatique : sept personnes ont déjà perdu la vie selon les premières informations recueillies auprès des sources locales. Le bilan pourrait s’alourdir dans les prochaines heures, alors que les combats persistent.
La vie économique et scolaire est gravement perturbée. Le Complexe scolaire Weza, institution gérée par les Frères Maristes, a maintenu ses portes fermées ce mercredi. Dans la zone de Munya, quelques établissements ont timidement ouvert leurs classes, mais sous haute surveillance. Les parents hésitent à envoyer leurs enfants dans un contexte aussi volatile.
Face à cette crise sécuritaire à Walungu, un mouvement massif de population est observé. Des milliers d’habitants fuient vers Bukavu, cherchant refuge dans la capitale provinciale réputée plus sûre. D’autres, par manque de moyens ou par attachement à leurs terres, restent sur place mais vivent dans une extrême vigilance.
La route Nyangezi-Bukavu reste pour l’instant praticable, offrant une bouée de sauvetage aux déplacés. En revanche, l’axe Nyangezi-Kamanyola est fermé depuis dimanche dernier, compliquant sérieusement l’acheminement de l’aide humanitaire et les mouvements des populations civiles.
Ces nouveaux affrontements à Nyangezi s’inscrivent dans une escalade plus large des tensions dans le Sud-Kivu. Ils font suite aux combats survenus à Mazigiro, dans la localité de Kamisimbi, où les positions des Wazalendo avaient été attaquées et incendiées par l’AFC-M23. La région semble s’enfoncer dans un cycle de violence dont elle peine à sortir.
Les autorités locales et les organisations humanitaires sont interpellées. Une intervention rapide est réclamée pour assister les déplacés de Bukavu et prévenir une aggravation de la situation. La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette crise qui menace la stabilité de toute la région.
Les affrontements entre AFC-M23 et Wazalendo rappellent douloureusement les années de conflits armés qui ont marqué cette partie de la République Démocratique du Congo. La population, déjà éprouvée par des décennies d’instabilité, voit ses espoirs de paix s’éloigner un peu plus chaque jour.
La question qui se pose maintenant est celle de la réponse des autorités. Jusqu’où cette escalade va-t-elle aller ? Combien de vies civiles supplémentaires seront sacrifiées avant qu’une solution durable ne soit trouvée ? Les déplacés pourront-ils retourner dans leurs foyers ou assiste-t-on à une nouvelle vague de déplacement durable ?
La situation à Nyangezi représente un test crucial pour la capacité de l’État à assurer la sécurité des citoyens dans les zones reculées du pays. Elle interroge également sur l’efficacité des mécanismes de résolution des conflits dans cette région frontalière stratégique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net