La route Katoroka, reliant les villages de Nyasi et Musenge dans le territoire de Walikale, est devenue un couloir de terreur pour les voyageurs. Dix barrières illégales y ont été érigées par des miliciens wazalendo, transformant ce trajet vital en source d’angoisse permanente. Chaque point de contrôle exige 5 000 francs congolais par passant, faisant du simple déplacement un parcours financièrement insoutenable.
Comment une route peut-elle devenir à ce point un instrument d’extorsion ? Les voyageurs doivent désormais débourser 50 000 FC pour parcourir les quelques kilomètres séparant Nyasi de Musenge. Cette taxation abusive plonge les usagers dans une détresse quotidienne, obligés de choisir entre leur sécurité et leur pouvoir d’achat déjà mis à mal par la crise économique.
Le secrétaire administratif du groupement Bafuna, Clément Tahiro, confirme ces pratiques illégales. Selon cette source administrative crédible, les groupes armés NDC-Rénové et Uhuru RDC seraient impliqués dans ce système de racket organisé. La situation sécuritaire dans le Nord-Kivu atteint ainsi un nouveau niveau de préoccupation avec ces barrières illégales qui prolifèrent en toute impunité.
Au-delà du rançonnement des voyageurs, les miliciens wazalendo imposent également des prélèvements quotidiens aux villageois. Ces communautés, déjà fragilisées par l’insécurité chronique dans la région, voient leurs maigres ressources ponctionnées par des hommes armés. L’axe Nyasi-Musenge devient ainsi le théâtre d’une double prédation : contre les voyageurs de passage et contre les résidents locaux.
L’installation de ces barrières illégales dans le territoire de Walikale représente-t-elle une nouvelle stratégie des groupes armés ? Les miliciens semblent avoir systématisé leur méthode, créant un véritable business de l’insécurité. Chaque point de contrôle fonctionne comme une entreprise criminelle, avec des tarifs fixes et une application rigoureuse.
Les conséquences sur la vie quotidienne des populations sont dramatiques. Les échanges commerciaux entre les villages s’amenuisent, les prix des denrées flambent et la libre circulation devient un luxe inaccessible pour beaucoup. Cette situation alarmante dans le Nord-Kivu mérite toute l’attention des autorités compétentes.
Les cadres locaux et les usagers réguliers de cette route lancent un appel pressant aux autorités provinciales et nationales. Le démantèlement immédiat de ces barrières illégales s’impose comme une urgence absolue. La sécurisation de l’axe Katoroka doit devenir une priorité pour rétablir la confiance et permettre le retour à une vie normale.
La persistance de ces pratiques interroge sur l’efficacité des mécanismes de sécurité dans la région. Jusqu’à quand les populations devront-elles subir cette double peine : l’insécurité des groupes armés et la taxation illégale de leurs déplacements ? La réponse des autorités se fait attendre, tandis que la souffrance de la population locale s’intensifie jour après jour.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd