Une frappe aérienne des Forces armées de la République démocratique du Congo a ciblé une position des rebelles de l’AFC/M23 dans la nuit de lundi à mardi. L’opération militaire s’est déroulée près de Kalembe, dans la chefferie des Bashali, territoire de Masisi au Nord-Kivu. Selon des témoins locaux, un drone des FARDC a préalablement effectué plusieurs reconnaissances aériennes avant de lancer son attaque.
La détonation a retenti dans la nuit, semant la panique parmi les populations de Kalembe et Kalonge. Les habitants, réveillés en sursaut, ont d’abord cru à une reprise des hostilités entre les belligérants. La psychose s’est rapidement installée dans cette zone frontalière entre les territoires de Walikale et Masisi. Comment les civils peuvent-ils vivre normalement lorsque la menace armée plane constamment au-dessus de leurs têtes ?
Le bilan exact de cette frappe aérienne des FARDC reste indéterminé dans l’immédiat. Cependant, des sources locales ont observé des mouvements d’ambulances entre Kalembe et Mweso dès ce mardi matin. Ces véhicules médicaux circulaient en direction de Mweso, laissant supposer des victimes parmi les rangs rebelles. L’armée congolaise maintient le silence sur les résultats opérationnels de cette intervention.
Malgré le calme apparent observé durant la journée de mardi, la tension persiste parmi les populations civiles. Les habitants restent méfiants, redoutant des représailles ou une escalade du conflit armé en RDC. La situation sécuritaire dans cette région du Nord-Kivu demeure extrêmement volatile, où chaque explosion peut annoncer le début de nouveaux affrontements.
Cette opération militaire intervient dans un contexte particulier. Le gouvernement congolais et le groupe politico-militaire AFC/M23 ont signé le 14 octobre dernier à Doha un mécanisme conjoint de surveillance et de vérification du cessez-le-feu. Cet accord, facilité par le Qatar avec le soutien des États-Unis et de l’Union africaine, devait normalement apaiser les tensions. Pourquoi les frappes aériennes continuent-elles malgré l’engagement de cessez-le-feu à Doha ?
L’armée congolaise intensifie visiblement sa stratégie de frappes ciblées contre les positions rebelles. Ces opérations se multiplient aussi bien au Nord-Kivu qu’au Sud-Kivu, démontrant une nouvelle approche tactique des FARDC. L’utilisation de drones pour des missions offensives marque une évolution significative dans les méthodes de combat employées contre les groupes armés.
La région de Kalembe, théâtre de cette récente frappe aérienne, représente un point stratégique dans le conflit qui oppose les forces gouvernementales aux rebelles M23. Le contrôle de cette zone permet d’influencer les dynamiques sécuritaires sur un axe crucial entre plusieurs territoires. Les populations civiles se retrouvent une fois de plus prises en étau entre les différentes parties prenantes de ce conflit armé prolongé.
La communauté internationale suit avec attention l’évolution de cette situation. Le mécanisme de cessez-le-feu de Doha, censé apporter une solution pacifique, semble montrer ses limites face à la persistance des opérations militaires. Jusqu’à quand cette contradiction entre discours de paix et actions militaires va-t-elle perdurer ? Les civils congolais méritent-ils de continuer à vivre dans cette insécurité permanente ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd