La ville de Matadi, capitale de la province du Kongo Central, vit actuellement un phénomène économique notable avec une baisse significative des prix des matériaux de construction. Cette évolution positive, directement liée à l’appréciation du franc congolais face au dollar américain, redonne espoir aux acteurs du secteur du bâtiment et aux ménages envisageant des projets immobiliers.
Le ciment, matériau de base incontournable dans toute construction, connaît une diminution de prix remarquable. Le sac qui se négociait à 24 500 francs congolais, équivalent à 10,6 dollars américains, est désormais accessible à 20 000 francs congolais, soit 8,6 dollars. Cette baisse de près de 18% représente un soulagement considérable pour les constructeurs et particuliers dont les projets étaient jusque-là mis en veilleuse en raison des coûts prohibitifs.
Mais cette embellie ne se limite pas au seul ciment. Une analyse approfondie des marchés spécialisés de Matadi révèle une tendance baissière généralisée. À Congo futur, l’un des principaux sites de vente de matériaux de construction, la dynamique est clairement orientée à la baisse depuis le début de la semaine. Les barres de fer, éléments essentiels dans les structures de bâtiment, enregistrent des réductions substantielles : la barre de 6 est passée de 10 000 à 7 000 francs congolais, celle de 10 de 24 500 à 18 630 francs, tandis que la barre de 12 a chuté de 33 000 à 26 765 francs.
Quelles sont les implications concrètes de cette baisse des matériaux de construction pour l’économie du Kongo Central ? Cette question mérite une analyse approfondie. Le secteur du bâtiment et des travaux publics représente un moteur économique essentiel pour la région, générant des emplois directs et indirects. La diminution des coûts des intrants pourrait relancer de nombreux chantiers immobilisés, stimulant ainsi l’activité économique locale.
Les professionnels du secteur se montrent optimistes, mais restent prudents. « Cette baisse des prix arrive à point nommé », confie un entrepreneur local sous couvert d’anonymat. « Beaucoup de projets étaient au ralenti à cause des prix élevés. Maintenant, nous pouvons envisager de reprendre certains chantiers et même en lancer de nouveaux. »
Cependant, cette embellie comporte une ombre au tableau. Le sable et les caillasses, matériaux essentiels pour les fondations et le béton, maintiennent obstinément leurs prix élevés. Cette stagnation pose un problème de cohérence dans la chaîne de construction et pourrait, à terme, limiter l’impact positif de la baisse observée sur les autres matériaux.
La situation actuelle à Matadi s’inscrit dans un contexte économique national plus large où la stabilité monétaire commence à produire ses premiers effets bénéfiques. L’appréciation du franc congolais face au dollar américain, pilier des échanges commerciaux internationaux, permet une réduction des coûts d’importation pour de nombreux produits, dont les matériaux de construction. Cette dynamique positive pourrait-elle se maintenir dans la durée ? La réponse dépendra de la capacité des autorités monétaires à préserver cette stabilité change.
Pour les ménages et entrepreneurs de Matadi, cette baisse des prix représente une bouffée d’oxygène bienvenue dans un contexte économique souvent difficile. Le marché de la construction en RDC, secteur vital pour le développement infrastructurel du pays, montre ainsi sa sensibilité aux fluctuations monétaires. La vigilance reste toutefois de mise, car la volatilité des marchés impose une prudence constante dans la planification des projets immobiliers.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net