La province de l’Ituri sombre dans une spirale de violence incontrôlée. Selon le bilan accablant présenté par la coordination provinciale de la société civile, la situation sécuritaire a atteint un niveau catastrophique lors de sa session extraordinaire tenue à Bunia le 16 octobre.
Entre le 15 août et le 16 octobre 2025, le territoire de Djugu et celui d’Irumu ont été le théâtre d’attaques d’une rare violence. Des groupes armés non identifiés ont semé la terreur parmi les populations civiles, faisant au moins 45 morts et 7 blessés. Le bilan matériel est tout aussi désastreux avec 604 habitations réduites en cendres.
Comment expliquer cette recrudescence des violences en Ituri ? Pourquoi les civils continuent-ils de payer le prix fort dans cette crise sécuritaire qui semble sans fin ? La société civile locale n’hésite pas à qualifier la situation de « catastrophique » tout en lançant un appel urgent aux autorités pour freiner cette escalade meurtrière.
Les conséquences humanitaires de ces attaques répétées sont dramatiques. Des centaines de familles ont été contraintes d’abandonner leurs villages, fuyant les violences pour se réfugier dans des zones jugées plus sécurisées. Le tissu social et humanitaire de la région se détériore à vue d’œil, fragilisé par l’absence de protection suffisante pour les populations vulnérables.
La société civile reconnaît les efforts déployés par les FARDC dans la traque des rebelles de la Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga. Cependant, elle dénonce vigoureusement la stigmatisation de jeunes innocents, souvent assimilés à tort aux miliciens par les services de sécurité. Cette pratique contre-productive risque d’alimenter davantage le cycle de violence.
Les opérations militaires conjointes entre les forces ougandaises (UPDF) et les FARDC font également l’objet d’un examen minutieux. La société civile demande une évaluation transparente de l’impact de cette mutualisation des forces déployées en Ituri dans le cadre de la lutte contre les groupes armés. Les populations attendent des résultats concrets et durables.
Parallèlement, la CODECO continue de semer la terreur au même titre que la CRP. La société civile exhorte le gouverneur militaire à organiser des opérations ciblées contre ces miliciens, accusés de commettre des exactions quotidiennes. L’urgence de la situation nécessite une réponse adaptée et immédiate.
À ce jour, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté du porte-parole militaire en Ituri face à ce bilan sécuritaire alarmant. Les populations civiles, prises en étau entre différents groupes armés, attendent des actes concrets pour restaurer la sécurité et mettre fin à leur calvaire. La crise sécuritaire en Ituri exige une réponse à la hauteur des enjeux humanitaires et sécuritaires.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net