Le marché alimentaire du Sud-Kivu traverse une crise sans précédent avec une flambée vertigineuse des prix de la farine de maïs, denrée de base pour des millions de Congolais. Le sac de 50 kg, autrefois accessible à 50 dollars, atteint désormais la barre symbolique des 100 dollars dans les territoires de Kamituga, Mwenga et Shabunda, représentant une augmentation catastrophique de 100% en quelques semaines seulement.
Cette inflation galopante des produits alimentaires en RDC trouve son origine dans un blocus économique imposé par la fermeture de la route Bukavu-Mwenga au niveau de Bwaungu. Les responsables du M23, qui contrôlent cette artère vitale, interdisent strictement le passage des véhicules de transport, créant ainsi un isolement économique dramatique pour ces régions. Comment une population déjà vulnérable peut-elle survivre à une telle pression sur son pouvoir d’achat ?
La route Bukavu-Mwenga fermée constitue l’unique voie d’approvisionnement pour ces localités, transformant ce qui était autrefois un corridor commercial dynamique en une barrière économique infranchissable. Cette situation illustre cruellement comment les conflits armés se traduisent concrètement par des pénuries alimentaires et une détérioration des conditions de vie des civils.
La crise alimentaire à Mwenga et dans les territoires voisins dépasse le simple cadre économique. Les témoignages recueillis auprès d’acteurs locaux révèlent une population exsangue, contrainte de réduire ses repas et de parcourir des distances considérables pour accéder aux médicaments essentiels. Le prix de la farine à Kamituga n’est que la partie émergée d’un iceberg de précarité qui menace la santé publique et la sécurité nutritionnelle de toute une région.
Face à cette urgence humanitaire, les appels se multiplient pour un rétablissement immédiat de la libre circulation sur cet axe stratégique. Les autorités congolaises et les groupes armés qui contrôlent ces territoires sont interpellés sur leur responsabilité dans la protection des civils et la garantie de l’accès aux produits de première nécessité. La farine de maïs dans le Sud-Kivu devient ainsi le triste baromètre de la sécurité alimentaire dans une région en proie à l’instabilité.
Cette situation critique interroge sur la résilience des systèmes d’approvisionnement en période de conflit et souligne l’urgence de mettre en place des mécanismes de protection des populations civiles contre les conséquences économiques des blocages routiers. La communauté internationale et les organisations humanitaires doivent-elles intervenir plus vigoureusement pour briser ce cercle vicieux de la pénurie et de la vie chère ?
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net