La région de Kikonde, dans le groupement de Baskikalangwa, vit des heures critiques depuis ce vendredi 17 octobre. Une tension palpable règne dans ce village du secteur de Ngandja, territoire de Fizi au Sud-Kivu, où la population retient son souffle face à la montée des violences entre factions armées.
Des affrontements wazalendo ont éclaté jeudi entre deux groupes issus du mouvement Biloze Bishambuke, plus connu sous l’acronyme FABB. L’incident a tourné au drame avec la mort confirmée d’un commandant sur le champ de bataille. Cette disparition violente a immédiatement créé un climat de psychose collective dans la localité.
« Les activités économiques et sociales sont complètement paralysées », confirme une source locale sous couvert d’anonymat. « Les habitants, saisis par la panique, ont préféré se calfeutrer dans leurs domiciles. La peur d’une escalade des violences est tangible dans chaque foyer. »
Le village de Kikonde, situé non loin de Sebele, reste sous la menace permanente des deux factions belligérantes qui maintiennent leur présence dans la zone. La situation sécuritaire, déjà précaire, pourrait basculer à tout moment selon plusieurs observateurs sur place.
Comment en est-on arrivé à cette confrontation fratricide ? Les tensions internes au sein des groupes d’autodéfense semblent avoir atteint un point de rupture. Les causes immédiates du conflit restent floues, mais les conséquences, elles, sont déjà bien visibles : une communauté terrorisée et une économie locale à l’arrêt.
Cette nouvelle flambée de violence s’inscrit dans un contexte plus large de multiplication des affrontements entre factions wazalendo dans la région. La société civile locale tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme et réclame des mesures urgentes.
« Il est impératif d’organiser une réunion stratégique avec l’ensemble des groupes armés opérant dans la plaine de la Ruzizi », insiste un acteur de la société civile. « L’harmonisation des interventions et la prévention d’autres incidents similaires doivent devenir une priorité absolue. »
La mort du commandant wazalendo représente un tournant dangereux dans les relations entre les différentes factions. Cet incident pourrait-il déclencher un cycle de représailles ? La question hante désormais les esprits dans cette région du Sud-Kivu déjà éprouvée par des années de conflits.
Les autorités locales et provinciales sont-elles en mesure de contenir cette crise naissante ? La réponse à cette interrogation pourrait déterminer l’avenir immédiat de toute la zone de Fizi. La situation actuelle rappelle tragiquement que les conflits miliciens en RDC continuent de faire des victimes, même au sein de leurs propres rangs.
Alors que la nuit approche à Kikonde, l’inquiétude grandit parmi les habitants. Chaque détonation, chaque mouvement suspect est scruté avec anxiété. La communauté internationale et les organisations de défense des droits humains suivent de près l’évolution de cette crise qui menace de déstabiliser davantage une région déjà fragile.
Le bilan humain et social de ces affrontements entre wazalendo commence seulement à se dessiner, mais une chose est certaine : la population civile paie une fois de plus le prix fort des divisions au sein des groupes armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
