La ville de Lodja, dans la province du Sankuru, a été le théâtre d’une journée noire pour l’éducation ce mardi 7 octobre. Les établissements catholiques de la localité sont restés portes closes après une série d’actes de vandalisme et de pillage qui ont secoué la communauté éducative. Comment en est-on arrivé à cette situation où des élèves deviennent les destructeurs de leurs propres lieux d’apprentissage ?
Selon le coordinateur diocésain de Lodja, les événements trouvent leur origine dans le rejet des résultats des élections du président des élèves du lycée Lokenye. Les sympathisants du candidat malheureux ont déclenché une vague de violence qui s’est rapidement propagée à d’autres établissements scolaires de la ville. Cette violence scolaire à Lodja illustre une fois de plus les défis de la gestion des processus démocratiques dans les milieux éducatifs congolais.
Le témoignage du coordinateur diocésain de Lodja révèle l’ampleur des dégâts : « Certains élèves, accompagnés de délinquants de la localité, se sont livrés depuis ce matin aux actes de destruction et de pillage dans nos établissements scolaires ». Ces manifestations des élèves à Sankuru soulèvent des questions fondamentales sur la prévention et la gestion des conflits dans les écoles de la RDC.
La situation a pris une tournure dramatique lorsqu’un jeune du quartier, témoin des événements, a tenté d’alerter les forces de l’ordre. Son initiative citoyenne lui a coûté la vie, appréhendé et tué par les manifestants. Cet épisode tragique interpelle sur la montée de la violence dans les conflits scolaires et l’impunité dont semblent bénéficier les auteurs de ces actes.
Les autorités locales sont restées injoignables malgré les tentatives de contact, laissant la communauté éducative face à ses interrogations. Cette destruction d’écoles catholiques en RDC n’est malheureusement pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une série de perturbations du système éducatif congolais. Quel message envoie cette incapacité à protéger les institutions éducatives ?
Les élections élèves au lycée Lokenye, initialement conçues comme un exercice de démocratie scolaire, ont finalement révélé les failles du système éducatif. L’absence de mécanismes de médiation et de résolution pacifique des conflits transforme régulièrement des différends électoraux en crises majeures. La communauté éducative de Lodja se retrouve aujourd’hui privée de ses espaces d’apprentissage, avec des conséquences difficilement mesurables sur la scolarité des élèves.
Au-delà des dégâts matériels, c’est le climat de confiance nécessaire à tout apprentissage qui est compromis. Comment reconstruire non seulement les bâtiments, mais aussi la relation éducative après de tels événements ? Les manifestations des élèves à Sankuru posent la question fondamentale de l’éducation à la citoyenneté et à la résolution non-violente des conflits.
La violence scolaire à Lodja appelle à une réflexion profonde sur l’encadrement des processus électoraux dans les établissements scolaires et sur la nécessité de renforcer les comités de médiation étudiants. Elle interroge également sur la responsabilité des autorités éducatives et sécuritaires dans la prévention et la gestion de ce type de crises.
Alors que la RDC tente de reconstruire son système éducatif, ces incidents rappellent l’urgence d’intégrer l’éducation civique et la gestion des conflits dans les programmes scolaires. La destruction des écoles catholiques de Lodja sonne comme un avertissement : sans éducation à la paix, c’est l’ensemble du système éducatif qui risque de sombrer dans la violence.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net