Le bruit des sirènes a déchiré l’air lundi 6 octobre sur la Route Nationale numéro 2, tandis que les secours tentaient désespérément de retrouver des survivants dans les eaux tumultueuses de la rivière Rutshuru. Un véhicule venant de Goma a brutalement terminé sa course dans le cours d’eau, emportant avec lui plusieurs vies dont celle d’une mère et son bébé.
« J’ai vu la voiture foncer à une vitesse folle, puis elle a fait une embardée avant de défoncer le garde-corps du pont Nyahanga », raconte un témoin encore sous le choc, les mains tremblantes. « En quelques secondes, tout était fini. Les cris ont été étouffés par le bruit de l’impact. »
Ce drame qui s’est joué en plein jour interroge une fois de plus sur la sécurité routière dans la province du Nord-Kivu. Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des mesures concrètes ne soient prises ? Les observateurs réguliers de cet axe routier dénoncent depuis longtemps la course contre la montre que se livrent certains chauffeurs sur la RN2.
« Ces conducteurs veulent absolument arriver les premiers à Butembo pour avoir la clientète », explique un habitant de la zone. « Ils roulent comme si la route leur appartenait, sans considération pour la vie des passagers. »
À l’hôpital général de référence de Rutshuru, l’ambiance est lourde. Les blessés, choqués et meurtris, tentent de reconstituer les morceaux de ce voyage qui a tourné au cauchemar. Dans les couloirs, des familles attendent des nouvelles, l’angoisse peinte sur le visage.
Cet accident route RN2 n’est malheureusement pas un cas isolé. La route qui relie Goma à Butembo est régulièrement le théâtre de drames similaires. Pourtant, les mesures de prévention semblent insuffisantes face à l’inconscience de certains conducteurs. Comment expliquer que malgré les nombreux accidents mortels recensés, la course à la vitesse continue de faire des victimes ?
La sécurité routière RDC reste un défi majeur dans une région où les infrastructures peinent à suivre le rythme du trafic croissant. Les contrôles sont rares, les sanctions souvent légères, et la culture de la prévention peine à s’installer durablement.
Derrière les statistiques froides des accidents mortels Nord-Kivu, ce sont des vies brisées, des familles détruites, des communautés en deuil. La mort d’une mère et de son bébé dans cet accident Goma Rutshuru rappelle cruellement la fragilité de la vie sur ces routes dangereuses.
Alors que le soleil se couchait sur la rivière Rutshuru, les opérations de secours se poursuivaient, ponctuées par les sanglots des proches des victimes. Une scène de désolation qui questionne notre responsabilité collective face à ces tragédies évitables. Jusqu’à quand fermerons-nous les yeux sur ces comportements dangereux qui transforment nos routes en couloirs de la mort ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd