L’hémicycle du Kongo-Central s’est transformé en champ de bataille ce lundi 6 octobre, alors que des scènes d’une violence inédite venaient paralyser le fonctionnement institutionnel de cette province stratégique. Quelques minutes seulement avant l’installation du bureau chargé d’examiner les pétitions visant le président Papy Mantezolo et son vice-président, l’assemblée provinciale sombrait dans le chaos le plus total.
Comment en est-on arrivé à cette situation où des représentants du peuple en viennent aux mains, brisant vitres et mobilier dans l’enceinte même qui symbolise la démocratie locale ? Les tensions couvaient depuis le dépôt de la pétition le 30 septembre dernier, mais personne n’imaginait que la situation dégénérerait à ce point.
Selon nos informations, le point de rupture serait survenu à 11h20, près d’une heure après l’heure prévue pour le début de la séance. L’élément déclencheur ? Un malentendu autour d’une vidéo compromettante filmée à l’insu du député provincial de Matadi, Ruffin Kisilu. La découverte de cette séquence dans la galerie téléphonique d’un individu non identifié aurait mis le feu aux poudres parmi les partisans du président et de son vice-président.
Le bilan provisoire fait état de plusieurs députés blessés, mais aussi de journalistes et d’invités pris dans la tourmente. L’assemblée provinciale est désormais quadrillée par un important dispositif sécuritaire, tandis que les deux camps de députés restent confinés à l’intérieur du bâtiment. Les affrontements parlementaires ont atteint un niveau de violence rarement observé dans les institutions congolaises.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de ces scènes de violence à l’assemblée provinciale ont provoqué une onde de choc. De nombreuses voix s’élèvent pour condamner des actes jugés indignes de représentants du peuple. Le caucus des députés nationaux et plusieurs notables du Kongo-Central ont exprimé leur profonde préoccupation face à cette crise politique en RDC qui menace la stabilité institutionnelle de la province.
La pétition Papy Mantezolo, au cœur de cette tempête politique, devait faire l’objet d’un examen lors de cette séance historique. Le télégramme du vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, avait pourtant clairement instruit l’installation d’un bureau d’âge après sa médiation entre les deux camps. Mais la machine institutionnelle s’est grippée, révélant des fractures bien plus profondes.
Cette crise politique en RDC met en lumière les rivalités qui minent le Kongo-Central depuis des mois. Les députés blessés lors de ces violences symbolisent l’échec du dialogue politique et la radicalisation des positions. Les pourparlers en cours pour délocaliser la séance dans un autre lieu témoignent de l’ampleur des dégâts : l’institution elle-même est devenue un champ de bataille.
Quelles conséquences cette violence à l’assemblée provinciale aura-t-elle sur la suite du processus démocratique ? La pétition Papy Mantezolo pourra-t-elle encore être examinée dans des conditions apaisées ? La réponse à ces questions déterminera l’avenir politique de toute une province, mais aussi la crédibilité des institutions démocratiques congolaises face à la violence politique.
Les prochains jours seront décisifs pour le Kongo-Central. Soit les acteurs politiques parviendront à retrouver le chemin du dialogue institutionnel, soit la province s’enfoncera dans une crise dont les répercussions pourraient dépasser ses frontières. La balle est désormais dans le camp des responsables politiques, qui devront faire preuve de sagesse pour éviter que les affrontements parlementaires ne se transforment en guerre ouverte.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
