La tension était palpable dans les couloirs de l’administration kinoise. Des milliers de fonctionnaires retenaient leur souffle, suspendus à l’issue des négociations entre leurs représentants syndicaux et le gouvernement provincial. Cette grève administration Kinshasa qui menaçait de paralyser la ville dès lundi prochain vient finalement d’être évitée de justesse.
Ce dimanche 5 octobre, dans la salle Pool-Malebo de l’hôtel de ville, l’intersyndicale ville Kinshasa a finalement accepté de suspendre son mouvement après des assurances concrètes reçues du ministre provincial de la Fonction publique, Jésus-Noël Sheke. « Le gouvernement provincial a montré une réelle volonté d’apaisement », confie un syndicaliste qui préfère garder l’anonymat. « Nous avons obtenu l’engagement ferme que les opérations de paiement fonctionnaires RDC débuteront dès les premières heures de la semaine. »
La délégation syndicale, reçue au nom du gouverneur Daniel Bumba, a pu constater une véritable ouverture du côté de l’exécutif provincial. Le ministre Sheke a insisté sur « le sens de l’écoute, l’apaisement et l’unité » entre l’hôtel de ville et les représentants des cadres et agents de la fonction publique urbaine. Cette approche constructive a permis de débloquer une situation qui menaçait de dégénérer.
Mais au-delà de la simple suspension de la grève, les négociations sociales Congo ont abouti à un accord plus structurel. Les deux parties se sont entendues sur l’organisation prochaine d’un cadre formel de concertation. L’objectif ? Élaborer un cahier des charges commun, normaliser les relations entre l’Exécutif et les partenaires sociaux, et impliquer activement l’Intersyndicale dans le processus de mobilisation des recettes.
Cette dernière mesure est cruciale : comment assurer la régularité des salaires sans une implication dans la collecte des ressources ? La question hante depuis longtemps les fonctionnaires kinois, souvent payés avec plusieurs mois de retard. « C’est la première fois qu’on nous propose une telle transparence », souligne un agent administratif présent aux négociations. « Si nous participons à la mobilisation des recettes, nous pourrons mieux comprendre les difficultés et proposer des solutions. »
Le ministre fonction publique Kinshasa a su trouver les mots pour apaiser les tensions, mais la confiance reste fragile. Les fonctionnaires, meurtris par des années de retards de paiement, attendent désormais des actes concrets. Les premiers versements de la semaine prochaine seront scrutés avec attention, car ils détermineront la pérennité de ce fragile accord.
Cette crise évitée de justesse pose une question fondamentale : jusqu’à quand les fonctionnaires kinois devront-ils recourir à la menace de grève pour obtenir le simple respect de leurs droits ? La mise en place d’un cadre permanent de dialogue pourrait marquer un tournant dans les relations sociales au sein de l’administration provinciale.
Les prochains jours seront déterminants. Si les engagements sont tenus, cette crise pourrait déboucher sur une nouvelle ère de relations sociales apaisées. Dans le cas contraire, la prochaine grève pourrait être plus dure, plus longue, et plus déterminée. L’intersyndicale a montré sa capacité à mobiliser, mais aussi sa volonté de dialogue. Au gouvernement provincial maintenant de prouver sa bonne foi.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd