Dans les campagnes du Kasaï-Oriental, l’obscurité gagne du terrain. Des mains criminelles s’acharnent contre les pylônes et poteaux électriques qui transportent l’énergie vitale depuis le barrage de Movo Katshia vers les localités de Boya et Miabi. Ces actes de vandalisme répétés plongent des milliers de familles dans le noir et compromettent le développement tant attendu de la région.
« Comment expliquer cette volonté de détruire ce qui nous éclaire ? » s’interroge un habitant de Boya, désemparé. Les populations locales, privées d’électricité, voient leurs activités économiques paralysées et leurs enfants étudier à la lueur des lampes-tempêtes. Cette situation critique soulève une question fondamentale : jusqu’où ira ce sabotage des efforts de développement énergétique en RDC ?
Lors d’une visite sur le terrain, les responsables de l’ANCER ont constaté l’ampleur des dégâts. Alexis Mulumba, directeur régional de l’agence, ne cache pas son amertume : « Chaque pylône abattu, chaque câble sectionné, c’est un pas en arrière pour toute une communauté. L’électricité n’est pas un luxe, c’est le sang qui irrigue le développement de notre province. »
Le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo a fermement condamné ces actes « ignobles » qui menacent l’éclairage public et le progrès énergétique de la région. « Nous traquerons les responsables de ce sabotage des pylônes électriques et nous les traduirons en justice. La population doit comprendre que ces infrastructures sont son bien commun », a-t-il déclaré, appelant à une prise de conscience collective.
La réhabilitation du barrage Movo Katshia par l’ANCER s’inscrivait pourtant dans une vision prometteuse de développement énergétique en RDC. Ce projet phare devait bénéficier à 145 territoires, représentant un espoir concret de modernisation pour les zones rurales longtemps marginalisées. Mais les actes de vandalisme répétitifs sur la ligne haute tension remettent en cause cette dynamique positive.
« Ces sabotages ne touchent pas seulement des pylônes, ils frappent au cœur le développement socio-économique de toute une région », déplore un technicien de l’ANCER. Les conséquences sont multiples : interruption des services de santé, fermeture des petites entreprises, difficultés scolaires, et surtout, cette impression amère d’un développement énergétique constamment entravé.
Face à cette situation, l’ANCER lance un appel à la mobilisation citoyenne. La protection des infrastructures électriques doit devenir l’affaire de tous. Dans un contexte où le développement énergétique de la RDC représente un enjeu national crucial, ces actes de sabotage rappellent cruellement que le progrès technique ne suffit pas sans une adhésion populaire.
Le barrage de Movo Katshia, conçu pour être un moteur de développement, se trouve aujourd’hui prisonnier de ces actes de vandalisme qui menacent la continuité du service électrique essentiel aux populations de Boya et Miabi. La question qui se pose désormais est celle de la pérennité des investissements dans le secteur énergétique congolais face à ces comportements destructeurs.
Alors que la RDC cherche à renforcer son développement énergétique, ces incidents répétés de sabotage des pylônes électriques dans le Kasaï-Oriental soulèvent des inquiétudes légitimes. Comment construire l’avenir quand les fondations sont systématiquement ébranlées ? La réponse viendra peut-être de cette sensibilisation que l’ANCER appelle de ses vœux, pour que l’électricité cesse d’être une victime collatérale des conflits locaux.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
