L’épidémie d’Ebola qui sévissait dans la province du Kasaï en République démocratique du Congo montre des signes encourageants de ralentissement. Aucun nouveau cas n’a été signalé depuis le 30 septembre, selon les dernières données sanitaires. Cette accalmie relative intervient alors que l’épidémie a déjà causé 64 cas confirmés, dont 42 décès, ce qui représente un taux de mortalité préoccupant de 65,6%.
Comment expliquer cette amélioration de la situation ? Les experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pointent plusieurs facteurs. D’abord, la mise en place rapide d’une stratégie de vaccination ciblée, particulièrement axée sur le personnel de santé en première ligne. Ensuite, le renforcement des mesures de surveillance épidémiologique et la sensibilisation accrue des populations locales.
Le virus Ebola, cette maladie virale hémorragique particulièrement redoutable, continue cependant de représenter une menace sérieuse pour la santé publique en RDC. La souche Zaïre identifiée dans cette flambée épidémique est connue pour sa virulence élevée et sa transmission rapide par contact direct avec les fluides biologiques des personnes infectées.
La campagne de vaccination actuellement en cours utilise le vaccin rVSV-ZEBOV, dont l’efficacité a été démontrée lors des précédentes épidémies. Cette stratégie de vaccination en anneau, qui consiste à vacciner les contacts des cas confirmés et les contacts de ces contacts, a fait ses preuves dans le contrôle des flambées épidémiques.
Mais quels sont les défis qui persistent ? La province du Kasaï, région enclavée aux infrastructures sanitaires limitées, présente des conditions particulièrement difficiles pour la réponse à l’épidémie. L’accès aux zones reculées, la méfiance parfois observée dans les communautés locales et les pratiques funéraires traditionnelles non sécurisées constituent autant d’obstacles à surmonter.
Les autorités sanitaires congolaises, appuyées par l’OMS et d’autres partenaires internationaux, maintiennent un niveau d’alerte élevé. La surveillance active continue, avec le dépistage systématique des cas suspects et la recherche des contacts. Les centres de traitement Ebola restent opérationnels pour prendre en charge tout nouveau cas qui pourrait survenir.
Cette expérience du Kasaï rappelle l’importance cruciale des systèmes de surveillance épidémiologique et de réponse rapide dans un pays comme la RDC, régulièrement confronté à des flambées de maladies à potentiel épidémique. Elle souligne également la nécessité de renforcer durablement les capacités du système de santé congolais à faire face à ce type de crises sanitaires.
Que peut-on attendre des prochaines semaines ? Les experts restent prudents. L’absence de nouveaux cas depuis plus de deux semaines est un signe encourageant, mais la période d’incubation du virus Ebola pouvant aller jusqu’à 21 jours, il est encore trop tôt pour crier victoire. La vigilance doit rester de mise, d’autant que le risque de résurgence n’est jamais totalement exclu.
La riposte à cette épidémie d’Ebola au Kasaï démontre une fois de plus la résilience du système de santé congolais et l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre les maladies infectieuses émergentes. Elle met en lumière les progrès accomplis depuis la terrible épidémie de 2018-2020 qui avait causé plus de 2 200 décès dans le pays.
Pour les populations du Kasaï, cette accalmie apporte un répit bien mérité, mais la prudence reste de rigueur. Le respect des mesures d’hygiène, la participation aux campagnes de vaccination et la vigilance face aux symptômes suspects (fièvre, fatigue, douleurs musculaires, vomissements) constituent toujours la meilleure protection contre ce virus mortel.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://www.afro.who.int/countries/democratic-republic-congo/news/response-efforts-slowing-down-democratic-republic-congo-ebola-outbreak?utm_source=chatgpt.com
