Le Kongo Central s’apprête à connaître une transformation infrastructurelle majeure avec le lancement officiel des travaux de la route à péage Kwilu-Ngongo-Kimpangu. Ce projet structurant, inauguré par la Première ministre Judith Suminwa, représente un investissement de 160,38 millions USD et s’étalera sur une période de 24 mois. Comment cette infrastructure va-t-elle redéfinir les échanges économiques entre la RDC et l’Angola ?
Le consortium China Road and Bridge Corporation et TECNOVIA se voit confier la matérialisation de cette vision gouvernementale qui transformera 96 kilomètres de piste terrestre en une route bitumée à deux voies. Le projet de construction route RDC inclut également l’édification d’un port sec moderne à Kimpangu, positionné stratégiquement à la frontière angolaise. Cette dualité infrastructurelle positionne le corridor comme un axe commercial vital pour la région.
Le financement de cet ambitieux projet routier Kwilu-Ngongo repose sur un modèle mixte : 20% proviennent des fonds propres du gouvernement congolais tandis que les 80% restants sont mobilisés via un prêt bancaire facilité par le consortium. Cette approche financière démontre la volonté de l’État de maintenir sa participation tout en optimisant les ressources disponibles.
Judith Suminwa infrastructures constitue désormais un levier essentiel du développement national. Lors de son périple dans le Kongo Central, la cheffe du gouvernement a souligné l’importance stratégique de ce corridor économique RDC-Angola. « Cette infrastructure renforcera le rôle du Kongo Central comme porte d’entrée économique de la RDC », a-t-elle affirmé, rendant hommage à la vision du Président de la République.
Les retombées économiques anticipées sont substantielles. La modernisation de cet axe réduira considérablement les coûts de transport et améliorera la compétitivité des produits congolais sur les marchés régionaux. Le corridor économique RDC-Angola permettra une fluidité accrue des échanges commerciaux, positionnant la province comme un hub logistique incontournable en Afrique centrale.
Les populations locales, premières concernées par ces transformations, ont accueilli le projet avec un enthousiasme palpable. Un taximan utilisant quotidiennement cette voie témoigne : « Nous souffrons énormément pendant la saison des pluies avec des trous partout et de la boue, et durant la saison sèche nous faisons face à des nuages de poussière incessants. L’initiative de construire cette route à péage Kongo Central représente un soulagement bienvenu ».
Au-delà de la route principale, le projet intègre des composantes urbaines cruciales. La réhabilitation de la voirie à Kwilu-Ngongo et Mbanza-Ngungu, couplée à la construction d’infrastructures frontalières modernes à Kimpangu, créera un écosystème complet. Bâtiments logistiques, douaniers et administratifs viendront soutenir l’efficacité opérationnelle de ce corridor stratégique.
Quelles perspectives économiques ce projet ouvre-t-il pour la région ? La route à péage Kongo Central générera des opportunités d’emploi directes pendant la phase de construction, mais son impact le plus durable résidera dans la stimulation des activités commerciales transfrontalières. La réduction des délais de transport entre la RN1 et la frontière angolaise pourrait augmenter de manière significative le volume des échanges bilatéraux.
Le ministre des Infrastructures et Travaux publics, John Banza Lunda, présenté à la population par la Première ministre, aura la responsabilité du suivi technique de ce chantier d’envergure. Son expertise sera cruciale pour respecter les délais annoncés et garantir la qualité des travaux réalisés.
À l’horizon 2026, cette infrastructure devrait modifier radicalement la dynamique économique provinciale. Le projet routier Kwilu-Ngongo s’inscrit dans une vision plus large de désenclavement des régions congolaises et d’intégration économique sous-régionale. Son succès pourrait servir de modèle pour le développement d’autres corridors stratégiques à travers le pays.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net