La ville de Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo, se trouve en état d’alerte maximale. Le général de brigade Jean Daniel Batambombi, commandant adjoint chargé de l’éducation civique et patriotique à l’état-major général des FARDC, a sonné la mobilisation générale contre la menace d’infiltration des rebelles du M23.
Lundi 28 septembre, sur la place des Martyrs, le militaire de haut rang a adressé un message sans équivoque aux différentes composantes de la population kisangolaise. Bourgmestres de communes, chefs de quartiers et d’avenues, conducteurs de taxi-moto et cadres territoriaux ont répondu présents à cet appel à la vigilance collective.
Le général Batambombi a martelé un message clair : la lutte contre les infiltrations du M23 ne saurait être l’affaire exclusive des autorités militaires. Face à cette menace sécuritaire grandissante, chaque citoyen doit devenir un rempart vivant contre l’expansion de la rébellion. Comment la population pourrait-elle rester spectatrice alors que la sécurité de toute la Tshopo se joue actuellement ?
La situation revêt un caractère d’extrême urgence. Le M23, déjà présent dans plusieurs villes, localités et villages du Kivu, représenterait une menace directe pour la stabilité de Kisangani. Le général a insisté sur la nécessité d’une collaboration étroite entre la population et les forces de défense et de sécurité. Sans cette synergie, contrer les infiltrations rebelles deviendrait mission impossible.
« En refusant ce qui se passe au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, nous vous demandons d’être encore plus vigilants et de refuser que la rébellion s’étende à la province de la Tshopo », a déclaré le général Batambombi devant une assistance attentive. Son discours a mis l’accent sur la responsabilité individuelle et collective face à ce péril sécuritaire.
Les consignes de vigilance portent particulièrement sur la surveillance des réseaux sociaux, devenus des vecteurs potentiels de propagation d’informations sensibles ou de manipulation. Le commandant adjoint a rassuré la population quant à l’engagement des FARDC : « L’armée compte sur vous, et vous pouvez aussi compter sur votre armée. »
En réponse à cet appel, les taximen, bourgmestres et leurs collaborateurs ont affirmé leur volonté de collaboration avec les autorités. Cependant, des préoccupations majeures ont été soulevées concernant les tracasseries militaires et policières qui entraveraient l’exercice optimal de leur travail. Le manque de matériel pour les administratifs a également été pointé du doigt comme un frein à leur efficacité dans cette lutte commune.
Cette rencontre stratégique intervient dans un contexte sécuritaire régional particulièrement tendu. La province de la Tshopo, jusqu’ici relativement épargnée par les affrontements directs, pourrait-elle devenir le nouveau théâtre des opérations du M23 ? La question hante désormais tous les esprits à Kisangani.
La collaboration population-armée apparaît plus que jamais comme le maillon essentiel de la sécurité dans la région. Les FARDC, sous la direction d’officiers expérimentés comme le général Batambombi, misent sur une approche préventive pour contrer toute tentative d’infiltration. La vigilance citoyenne devient ainsi la première ligne de défense contre l’expansion de la rébellion.
Les prochains jours seront déterminants pour évaluer l’efficacité de cette mobilisation générale. La population de Kisangani saura-t-elle transformer cet appel en actions concrètes ? La réponse à cette question pourrait bien déterminer l’avenir sécuritaire de toute la province de la Tshopo.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net