L’Université de Kinshasa a marqué un tournant décisif dans la promotion de la recherche scientifique en République Démocratique du Congo en célébrant l’excellence de ses femmes chercheuses. La cérémonie de remise de prix organisée le samedi 27 septembre dans le cadre du programme « Intelligence Artificielle 2022-2027 » a constitué un moment historique pour la reconnaissance du leadership féminin dans les domaines scientifiques.
Cet événement d’envergure nationale, placé sous le haut patronage du ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire et organisé en partenariat avec l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur, a mis en lumière la contribution remarquable des femmes à l’avancement de la recherche scientifique congolaise. Comment ne pas saluer cette initiative qui brise les stéréotypes et ouvre de nouvelles perspectives pour les générations futures ?
La professeure Marie-Claire Yandju, secrétaire générale chargée de la recherche à l’UNIKIN, a souligné l’importance stratégique de cette reconnaissance : « Cette activité de haut niveau encourage les chercheuses à s’investir pleinement dans la production scientifique et à contribuer au développement du pays ». Ces propos résonnent comme un appel à l’action pour toutes les femmes scientifiques congolaises.
Au-delà de la simple distinction individuelle, cette initiative s’inscrit dans une vision plus large de transformation du paysage scientifique national. L’objectif affirmé est de créer un réseau dynamique de femmes scientifiques capable d’inspirer la relève et de renforcer durablement la place de l’égalité de genre dans la recherche en RDC. Ne s’agit-il pas là d’une condition essentielle pour le développement scientifique du pays ?
Le programme « Intelligence Artificielle 2022-2027 » sert de cadre structurant à cette ambition, offrant aux femmes chercheuses de l’Université de Kinshasa des opportunités uniques de développement professionnel et de rayonnement international. Cette approche intégrée témoigne d’une volonté politique affirmée de faire de l’intelligence artificielle un levier de transformation sociale et économique.
La présence de Nancy Clémence Tshimueneka parmi les distinguées symbolise cette nouvelle dynamique qui place les compétences féminines au cœur de l’innovation technologique congolaise. Ces chercheuses deviennent ainsi des modèles inspirants pour les jeunes filles qui hésitent encore à s’engager dans les carrières scientifiques.
L’impact de cette reconnaissance dépasse largement le cadre universitaire. Elle participe à la construction d’une société plus équitable où le talent prime sur le genre, où l’excellence scientifique transcende les barrières traditionnelles. La recherche en intelligence artificielle menée par ces femmes promet d’apporter des solutions innovantes aux défis de développement que rencontre la RDC.
Cette initiative de l’Université de Kinshasa s’inscrit dans une tendance mondiale de valorisation des femmes dans les STEM (Sciences, Technologies, Engineering et Mathématiques), mais avec une spécificité congolaise marquée. Elle répond à un besoin crucial de diversité dans les équipes de recherche et d’innovation, condition sine qua non pour une intelligence artificielle inclusive et représentative des réalités africaines.
Le chemin parcouru est significatif, mais les défis restent nombreux. La sous-représentation des femmes dans certains domaines scientifiques, les obstacles structurels à leur progression professionnelle, et les stéréotypes persistants nécessitent des actions continues et coordonnées. Cette cérémonie de reconnaissance constitue cependant une étape importante dans la bonne direction.
L’engagement des institutions partenaires, notamment le ministère de l’Enseignement supérieur et universitaire et l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur, démontre la volonté des autorités d’accompagner cette transformation profonde du paysage scientifique congolais. Une telle synergie institutionnelle est essentielle pour garantir la pérennité des efforts entrepris.
À l’heure où l’intelligence artificielle transforme fondamentalement nos sociétés, la participation active des femmes chercheuses congolaises à cette révolution technologique n’est plus une option, mais une nécessité impérieuse. L’Université de Kinshasa, par cette initiative remarquable, positionne la RDC comme un acteur émergent dans le domaine de l’IA en Afrique, tout en promouvant une approche inclusive du développement scientifique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd