Une nouvelle vague de violence a frappé ce samedi 27 septembre 2025 le groupement Dirokpa, dans la chefferie des Bahema-Nord. Des miliciens de la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) ont simultanément attaqué une dizaine de villages situés à une trentaine de kilomètres au nord-est de Bunia, en territoire de Djugu.
L’offensive, menée par des assaillants en grand nombre, a ciblé les localités de Liko, Kluba, Lobi, Diro, Nyapala, Shaba, Dhey, Gboro, Kpande et plusieurs autres. Les témoignages recueillis auprès de la coordination de la société civile locale font état de dizaines de maisons réduites en cendres dans plusieurs de ces villages. L’ampleur des destructions matérielles reste cependant difficile à évaluer avec précision.
Comment une telle opération coordonnée a-t-elle pu se dérouler en pleine journée sans intervention des forces de sécurité ? Cette question hante désormais les survivants qui ont fui en masse vers des zones plus sécurisées. Les habitants, surpris alors qu’ils vaquaient à leurs occupations habituelles, ont dû abandonner leurs biens face à la soudaineté de l’attaque.
Charité Banza, responsable de la société civile du secteur, alerte sur l’impossibilité actuelle d’accéder à la zone en raison de l’insécurité persistante. Le bilan exact des attaques reste donc inconnu à ce stade, mais les premières informations suggèrent une catastrophe humanitaire en préparation.
La situation sécuritaire dans cette région de l’Ituri continue de se dégrader, malgré la présence des Forces armées de la RDC (FARDC), de leurs partenaires de l’UPDF et de la MONUSCO. Charité Banza déplore amèrement leur inaction face à ces attaques simultanées. Pourquoi les dispositifs sécuritaires n’ont-ils pas réagi à temps pour limiter les dégâts ?
Cet incident s’inscrit dans une série préoccupante de violences dans le territoire de Djugu. À peine trois jours plus tôt, le mercredi 24 septembre, une embuscade attribuée aux mêmes miliciens avait coûté la vie à au moins quatre commerçants près de la localité de Lidha. La répétition de ces attaques soulève des interrogations sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils.
Les populations du groupement Dirokpa vivent désormais dans la terreur constante. L’insécurité à Bunia et ses environs atteint des niveaux alarmants, compromettant les activités économiques et agricoles essentielles à la survie des communautés. Les villages attaqués de Dirokpa représentent-ils le prochain épisode d’un conflit Ituri RDC qui s’enlise ?
Face à cette recrudescence des violences, la société civile locale lance un appel urgent au renforcement des dispositifs sécuritaires dans cette zone régulièrement ciblée par les milices. La protection des civils doit devenir la priorité absolue des différentes forces présentes dans la région.
La coordination des actions entre FARDC, UPDF et MONUSCO apparaît plus que jamais nécessaire pour contrer la menace des miliciens Djugu. Sans une réponse rapide et coordonnée, comment empêcher de nouvelles attaques Codeco Ituri dans cette région déjà meurtrie par des années de conflit ?
Les autorités provinciales et nationales se trouvent confrontées à un défi sécuritaire majeur qui nécessite une stratégie claire et des moyens adaptés. La stabilisation de l’Ituri passe impérativement par la sécurisation des zones rurales où les populations civiles paient le plus lourd tribut à cette violence persistante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
