La population de Tchabi, localité située à environ 155 kilomètres au sud de Bunia en Ituri, retrouve enfin l’accès à des soins médicaux de qualité après plus d’une année de privation. La réhabilitation du centre de santé de référence de cette entité, détruit lors d’attaques rebelles, marque un tournant décisif pour des centaines de civils confrontés à d’immenses défis sanitaires.
Comment assurer des soins de qualité dans une zone marquée par les conflits armés ? Cette question cruciale trouve aujourd’hui une réponse concrète grâce à l’intervention de la MONUSCO dans le cadre de ses projets sociaux à impact rapide. Le financement de la réhabilitation de cette structure médicale répond à un besoin vital exprimé par une population longtemps abandonnée à son sort.
La cérémonie de remise officielle, tenue jeudi 25 septembre, a rassemblé les autorités locales et Vivian Van de Perre, représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations Unies. Cet événement symbolise bien plus qu’une simple inauguration : il représente une lueur d’espoir pour une communauté meurtrie par les violences des groupes armés, notamment les ADF responsables de la destruction initiale du centre.
Le centre de santé de Tchabi, unique structure médicale de référence dans cette région de l’Ituri, faisait face à des défis monumentaux avant sa réhabilitation. L’absence de salle de maternité et de bloc opératoire compromettait gravement la prise en charge des femmes enceintes et des cas nécessitant des interventions chirurgicales d’urgence. Imaginez une femme sur le point d’accoucher devant parcourir des dizaines de kilomètres sur des routes impraticables pour recevoir des soins basiques…
Benaimu Sapaiso, infirmier titulaire du centre, ne cache pas son soulagement : « Cette réhabilitation va permettre de sauver des milliers de vies dans une zone où chaque minute compte face aux urgences médicales ». Son témoignage rappelle l’importance cruciale des infrastructures sanitaires dans les régions en proie à l’insécurité.
Mais la reconstruction des murs ne suffit pas. La qualité des soins médicaux à Bunia et dans ses environs dépend également de l’équipement disponible. Le gouverneur militaire de l’Ituri, le général Johnny Luboya Nkashama, a d’ailleurs promis de débloquer dès la semaine prochaine les moyens nécessaires à l’acquisition de matériel médical adapté. Cette annonce complète judicieusement le projet de réhabilitation du centre de santé de Tchabi porté par la MONUSCO.
Vivian Van de Perre souligne que cet appui s’inscrit dans une logique de réponse aux besoins immédiats des populations affectées par les exactions des ADF. La reconstruction de l’hôpital dépasse ainsi la simple matérialité pour devenir un symbole de résilience face à l’adversité.
Quels impacts concrets cette réhabilitation aura-t-elle sur la santé des populations ? D’abord, elle réduira considérablement les distances à parcourir pour accéder aux soins, un facteur déterminant dans les zones rurales où les transports sont rares et coûteux. Ensuite, elle permettra une prise en charge plus rapide des urgences médicales, particulièrement cruciale dans les cas de complications obstétricales ou de traumatismes liés aux conflits.
Le projet MONUSCO Ituri projet santé illustre parfaitement comment une intervention ciblée peut générer des bénéfices durables pour les communautés vulnérables. La reconstruction de ce centre de santé référence en Ituri démontre qu’il est possible de rétablir l’accès aux soins même dans les contextes les plus difficiles.
Reste maintenant à assurer la pérennité de cette achievement. La présence d’équipements adaptés et la formation du personnel médical seront déterminantes pour garantir la qualité des soins sur le long terme. La communauté internationale et les autorités congolaises devront maintenir leur engagement pour que ce centre devienne un modèle de référence en matière de santé publique dans les zones conflictuelles.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net