Alors que les établissements universitaires publics de la République démocratique du Congo sont souvent pointés du doigt pour leurs lacunes en matière de transparence financière, une initiative inédite vient de voir le jour. La Cour des comptes RDC a lancé des missions d’audit ciblant plusieurs institutions, dont la Haute École de Commerce et l’Université de Kinshasa (UNIKIN). Mais comment ces contrôles vont-ils impacter la gestion des fonds publics dans le secteur éducatif congolais ?
Depuis une semaine, une équipe d’auditeurs est déployée à l’UNIKIN pour examiner minutieusement l’utilisation des ressources. Le premier président de la Cour des comptes, Djimmy Munganga, a personnellement supervisé cette mission, soulignant l’importance de cette opération. « L’objectif est de vérifier la conformité des pratiques et de promouvoir une discipline budgétaire rigoureuse », explique-t-il. Cette démarche s’inscrit dans une volonté plus large de renforcer la redevabilité dans la gestion des établissements universitaires au Congo.
Le secrétaire général académique de l’UNIKIN a accueilli favorablement cette initiative, tout en relevant un défi de taille : la méconnaissance des lois encadrant la Cour des comptes parmi les gestionnaires. « Beaucoup débutent leur carrière ici sans maîtriser les normes. Si l’UNIKIN devient un modèle de bonne gestion, l’effet d’entraînement sur le pays pourrait être significatif », affirme-t-il. Une demande d’atelier de sensibilisation a été formulée, à laquelle Djimmy Munganga a répondu positivement, promettant son organisation prochaine.
Cet audit de la Cour des comptes RDC sur les universités publiques marque un tournant dans la lutte contre les malversations. Les enjeux sont colossaux : améliorer l’efficacité des dépenses, restaurer la confiance des bailleurs, et in fine, offrir une éducation de qualité. Le contrôle des fonds publics à l’UNIKIN servira de test pour d’autres institutions. Les résultats de cet audit seront crucial pour l’avenir du secteur.
La Haute École de Commerce et les Cliniques universitaires sont également sous la loupe, dans le cadre de cet audit complet. Djimmy Munganga et son équipe insistent sur l’aspect pédagogique de leur intervention. « Il ne s’agit pas seulement de sanctionner, mais d’accompagner les gestionnaires vers l’excellence », précise un membre de la mission. Cette approche pourrait-elle inspirer d’autres secteurs publics en RDC ?
En conclusion, cette initiative de la Cour des comptes représente une avancée majeure pour la transparence dans l’enseignement supérieur congolais. Le succès de ces audits dépendra de la collaboration entre les institutions et de la mise en œuvre des recommandations. L’atelier promis à l’UNIKIN sera une étape clé pour consolider ces bonnes pratiques. L’avenir de la gestion des établissements universitaires au Congo s’écrit aujourd’hui, sous le signe de l’audit et de la responsabilisation.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net