Alors que plus d’un million d’enfants sont privés d’école rien qu’en Ituri à cause des violences, une lueur d’espoir émerge à New York. Le Qatar, par la voix de son ministre d’État aux Affaires étrangères, Dr. Mohammed bin Abdulaziz bin Saleh Al Khulaifi, a promis un soutien crucial de 29 millions de dollars américains pour l’éducation en République Démocratique du Congo. Cette aide Qatar RDC intervient dans un contexte où le financement éducation Congo est gravement compromis par le désengagement des donateurs internationaux.
Comment imaginer un avenir pour la RDC lorsque ses enfants grandissent sans accès à l’instruction ? La question se pose avec acuité dans les provinces orientales, où le conflit est RDC enfants victimes directes. Selon les dernières données de l’UNICEF, plus de 290 écoles ont été détruites ou endommagées en Ituri cette année, ajoutant 130.000 enfants à la liste déjà longue des déscolarisés. Au total, ce sont 1,3 million de jeunes Congolais qui voient leur droit à l’éducation bafoué dans cette seule province.
L’UNICEF crise humanitaire ne se limite pas à Ituri. Dans tout l’est du pays, incluant le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et le Tanganyika, le nombre d’enfants affectés dépasse 1,8 million. Les salles de classe sont devenues des champs de bataille ou des refuges précaires. « Lorsque les combats éclatent, les écoles sont les premières à fermer, et les dernières à rouvrir », pourrait témoigner un enseignant sous couvert d’anonymat. Les violations des droits de l’enfant – enlèvements, mutilations, recrutement par des groupes armés – ont augmenté de 32% en un an, plongeant les familles dans l’angoisse.
La donation Qatar éducation, canalisée via le Fonds du Qatar pour le développement en coopération avec l’UNICEF, vise spécifiquement à améliorer l’accès à l’éducation et aux services de protection. Mais est-ce suffisant face à l’ampleur de la crise ? Le ministre qatari l’a affirmé : cet appui s’inscrit dans une stratégie plus large de soutien à la paix et à la stabilité, permettant aux acteurs humanitaires d’atteindre les populations vulnérables. Pourtant, le défi est titanesque. L’UNICEF n’a reçu que 22 millions sur les 57 millions nécessaires pour répondre à l’urgence dans l’est de la RDC, laissant un gap financier critique.
La malnutrition chronique aggrave le tableau. Plus de la moitié des enfants de moins de cinq ans en souffrent, compromettant leur capacité à apprendre. En 2024, près de 19.000 cas de malnutrition aiguë sévère ont été traités en Ituri, mais l’objectif pour 2025 est de 40.000 enfants – un rêve inaccessible lorsque seul un tiers des zones de santé disposent de services nutritionnels opérationnels. Sans un financement urgent, les efforts risquent de s’effondrer.
Que signifiera cette aide qatarie sur le terrain ? Concrètement, elle pourrait permettre la réhabilitation d’écoles, la formation d’enseignants, et la mise en place d’espaces sécurisés pour les enfants. Mais dans un environnement où l’insécurité règne, la route est semée d’embûches. Les travailleurs humanitaires font face à des risques quotidiens, et les besoins dépassent largement les ressources disponibles.
En conclusion, l’intervention du Qatar est une bouffée d’oxygène, mais elle ne doit pas masquer l’urgence d’une mobilisation internationale plus forte. L’éducation est un pilier pour la reconstruction de la RDC. Si rien n’est fait pour stabiliser la région et garantir un financement éducation Congo pérenne, une génération entière pourrait être sacrifiée. Les enjeux futurs sont clairs : sans école, pas de paix durable ; sans investissement, pas de développement. La communauté internationale tiendra-t-elle ses promesses ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd