Ce mercredi 24 septembre, une opération humanitaire d’envergure a permis le rapatriement de plus de 440 réfugiés rwandais depuis Goma, chef-lieu du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, vers le Rwanda via le poste frontière de la Corniche Grande Barrière. Organisée par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) en collaboration avec les autorités du mouvement AFC/M23, cette initiative s’inscrit dans un programme plus vaste visant à résoudre la situation des personnes déplacées dans la région. Le conflit Nord-Kivu, épineux et prolongé, trouve ici une lueur d’espoir grâce à cette coopération internationale entre la RDC et le Rwanda.
La majorité de ces familles, originaires des territoires de Masisi et Rutshuru, avaient fui le Rwanda lors du génocide de 1994, s’installant en RDC depuis plus de deux décennies. Certains rapatriés affirment être nés sur le sol congolais de parents rwandais aujourd’hui décédés, illustrant la complexité des liens transfrontaliers. Cette longue présence soulève des questions sur l’intégration et l’identité, mais le HCR insiste sur le caractère volontaire du processus. En effet, le rapatriement ne peut être durable que s’il est librement consenti, comme l’explique Eujin Byun, chargée de communication du HCR à Genève.
Le programme de rapatriement des réfugiés rwandais a déjà permis à plus de 4 000 personnes de regagner leur pays en 2025, selon les chiffres officiels. Cette dynamique s’accélère avec la récente entente entre Kinshasa et Kigali, saluée par le Haut-Commissaire Filippo Grandi lors de sa visite en août. Mais cette volonté de retour est-elle suffisante pour assurer une paix durable dans une région marquée par des décennies de violence ? Le HCR reconnaît que le contexte politique demeure fragile, mais mise sur la coopération bilatérale pour apaiser les tensions.
L’implication du HCR RDC Rwanda dans ces opérations humanitaires est cruciale pour garantir la sécurité des rapatriés. Lors d’une conférence de presse conjointe, les autorités des deux pays ont réaffirmé leur engagement à soutenir le retour volontaire, soulignant l’importance d’un accès humanitaire sans entrave. Cependant, des défis persistent, notamment la réintégration économique et sociale des réfugiés dans leur pays d’origine. La communauté internationale suit de près ces développements, espérant que cette collaboration puisse servir de modèle pour d’autres crises dans la région.
Au-delà des chiffres, le rapatriement des réfugiés à Goma symbolise un pas vers la normalisation des relations entre la RDC et le Rwanda. Le vice-Premier ministre congolais Jacquemain Shabani Lukoo Bihango a exprimé son optimisme, tandis que le HCR plaide pour une approche centrée sur les droits des personnes déplacées. À l’heure où les conflits régionaux s’enveniment, cette initiative démontre que le dialogue peut prévaloir. Reste à voir si cette coopération internationale RDC-Rwanda pourra résister aux pressions politiques et sécuritaires qui minent la région des Grands Lacs.
En conclusion, le rapatriement des réfugiés rwandais depuis le Nord-Kivu offre une lueur d’espoir dans un contexte souvent sombre. Alors que plus de 1 000 personnes ont été rapatriées depuis août, les observateurs appellent à la prudence, rappelant que la durabilité de la paix dépendra de la capacité des deux pays à maintenir ce dialogue. Le HCR, en tant qu’acteur clé, continuera de surveiller la situation, mais l’avenir de ces familles repose largement sur la volonté politique de Kinshasa et Kigali à œuvrer main dans la main pour une résolution pacifique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
