Le gouvernement congolais a annoncé une mesure exceptionnelle pour faire face à la crise de circulation qui paralyse régulièrement Kinshasa. À partir de ce lundi, des militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) seront déployés dans les artères de la capitale pour appuyer la Police nationale congolaise (PNC) dans la régulation du trafic routier.
Cette décision radicale intervient après une réunion de haut niveau tenue mercredi dernier entre le vice-Premier ministre ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemin Shabani, et les responsables de la PNC. Face à l’inefficacité des mesures précédentes, le gouvernement opte pour une approche militarisée de la gestion du trafic, une première dans l’histoire récente de Kinshasa.
Le déploiement FARDC Kinshasa s’accompagne de plusieurs mesures strictes qui vont révolutionner les habitudes de circulation dans la mégapole. Le port du casque devient obligatoire pour tous les conducteurs de taxis-motos et leurs passagers, une mesure de sécurité routière Congo longtemps réclamée par les experts. Plus significatif encore : les taxis-motos se voient désormais interdire l’accès au centre-ville, une décision qui affectera des milliers d’usagers quotidiens.
Le commissaire provincial de la police, Israël Kantu Bakulu, a confirmé la mise en œuvre rigoureuse de ces dispositions. « Nous avons reçu des instructions fermes pour réduire considérablement les embouteillages à Kinshasa », a-t-il déclaré, laissant entendre que la tolérance zéro serait de mise.
Mais comment ces mesures trafic RDC seront-elles appliquées concrètement ? La Police de circulation routière (PCR) bénéficiera du renfort du bataillon de la Police militaire de la 14e région militaire. Cette collaboration inédite entre forces policières et militaires vise à créer un dispositif suffisamment dissuasif pour faire respecter les nouvelles règles.
Le ministre Shabani a également instruit l’Inspection générale de la police à intensifier la lutte contre les comportements inciviques de certains agents. Cette précision témoigne de la volonté d’assainir également les pratiques au sein des forces de l’ordre, souvent critiquées pour leur complicité avec les infractions routières.
Les embouteillages Kinshasa représentent un défi majeur pour la productivité et la qualité de vie dans la capitale. Des études récentes estiment que les Kinois passent en moyenne trois heures par jour dans les transports, avec un impact économique considérable. Le gouvernement promet une nouvelle dotation en moyens logistiques et matériels pour améliorer l’efficacité des agents sur le terrain.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre du suivi des instructions du Président de la République issues de la dernière réunion du Conseil des ministres. La problématique des embouteillages avait été identifiée comme priorité nationale, nécessitant une réponse urgente et structurée.
Quel impact ce déploiement FARDC Kinshasa aura-t-il sur la fluidité du trafic ? Les observateurs s’interrogent sur la pérennité de cette solution militaire à un problème civil structurel. La police circulation Kinshasa pourra-t-elle maintenir cette discipline une fois le soutien militaire retiré ?
Les premières heures de mise en œuvre seront cruciales pour évaluer l’acceptation populaire de ces mesures. Les conducteurs sont appelés à respecter strictement le code de la route, sous peine de sanctions immédiates. La réussite de cette opération dépendra également de la coordination entre les différentes forces déployées.
Cette approche intégrée marque un tournant dans la gestion de la circulation à Kinshasa. Le gouvernement mise sur la synergie entre institutions pour venir à bout d’un problème qui mine la capitale depuis des années. Les prochains jours révéleront si cette stratégie militaro-policière peut effectivement désengorger les artères de Kinshasa.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
