Des mouvements militaires inhabituels secouent la partie sud du territoire de Lubero, au Nord-Kivu. Des renforts substantiels du mouvement AFC/M23 ont été observés ce mardi dans cette zone stratégique. Les rebelles, qui occupent déjà plusieurs villages depuis des mois, intensifient visiblement leur présence.
Selon des informations concordantes, des navettes de véhicules transportant hommes et matériel militaire sont signalées depuis près de deux semaines sur l’axe Kirumba-Katondi. Ce déploiement s’est accentué suite à un meeting tenu récemment par l’AFC/M23 à Kirumba. Lors de cette réunion, la rébellion aurait clairement exprimé son intention de s’emparer des villes de Butembo et Beni, situées plus au nord.
La population locale vit dans l’angoisse. Une source à Kirumba rapporte une vive inquiétude parmi les personnes retournées dans les villages le long de la route nationale numéro 2. Ces civils, qui avaient timidement regagné leurs foyers après des mois de calme relatif, craignent désormais une reprise des combats.
Des sources sécuritaires confirment l’arrivée de ces renforts rebelles dans la région. Elles estiment qu’il s’agit d’une préparation en vue d’offensives contre les positions des FARDC et des miliciens Maï-Maï dans le groupement de Kanyabayonga. Cette manœuvre s’inscrirait dans une stratégie plus large de l’AFC/M23 visant à étendre son contrôle territorial.
D’autres informations indiquent que les rebelles se préparent également à lancer des assauts sur plusieurs cités du sud de Lubero, notamment Musienene et Lubero-centre. Leur point de départ serait le nord de la chefferie de Baswagha, zone qu’ils contrôlent déjà partiellement.
Les acteurs locaux tirent la sonnette d’alarme. Ils alertent sur les risques de reprise des hostilités après plusieurs mois d’accalmie sur le front nord. Les souffrances endurées par les populations vivant dans les zones sous contrôle rebelle sont dénoncées avec force. Un appel urgent est lancé au gouvernement congolais pour empêcher l’expansion de l’AFC/M23 et reprendre les zones perdues.
La situation dans le territoire voisin de Walikale reste tout aussi préoccupante. Les rebelles y continuent leurs renforcements d’effectifs et de moyens logistiques. Le lundi 22 septembre, de nouveaux renforts ont été signalés à Rusamambu et Bukumbirwa, dans le groupement d’Ikobo. Des combattants et des munitions de guerre en provenance de Buleusa sont arrivés sur place, selon nos sources.
Cette escalade militaire interroge sur la capacité de réponse des forces gouvernementales. Les renforts rebelles à Lubero représentent-ils une menace immédiate pour Butembo et Beni ? La communauté internationale mesure-t-elle l’urgence de la situation dans cette région du Nord-Kivu ?
Le conflit au Nord-Kivu entre dans une phase critique avec ces mouvements de troupes de l’AFC M23. La sécurité du territoire de Lubero et des zones avoisinantes pourrait être compromise si aucune action décisive n’est entreprise. Les populations civiles, prises en étau entre les différents belligérants, paient le prix fort de cette instabilité persistante.
La reprise des hostilités dans cette région riche en ressources naturelles risque de plonger le Nord-Kivu dans un nouveau cycle de violence. Les récents renforts rebelles à Lubero confirment la détermination de l’AFC/M23 à étendre son influence. La réponse des FARDC et de leurs alliés sera déterminante pour l’avenir sécuritaire de toute la province.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd