Le volume des échanges commerciaux entre la République Démocratique du Congo et la Chine a atteint un sommet inédit, dépassant les 17,2 milliards de dollars américains sur la période de janvier à août 2025. Cette performance, annoncée par l’ambassadeur Zhao Bin en RDC, place la cooperation économique Chine RDC sous les feux des projecteurs, avec un excédent commercial de plus de 10 milliards de dollars en faveur de Kinshasa. Comment cette dynamique transforme-t-elle les équilibres économiques congolais ?
L’analyse des chiffres révèle une croissance robuste du commerce bilateral RDC Chine, tirée principalement par les exportations minières congolaises. Le cuivre et le cobalt, ressources stratégiques, constituent le cœur des flux, permettant à la RDC de bénéficier d’une balance positive malgré un contexte international volatil. Selon les experts, cet excédent représente une bouffée d’oxygène pour les finances publiques congolaises, pouvant stimuler les investissements dans des secteurs clés comme l’éducation ou les infrastructures.
Les investissements chinois en RDC ne se limitent pas au commerce. Zhao Bin a souligné les avancées dans les projets d’aide au développement, tels que le centre culturel et artistique pour l’Afrique centrale, devenu un symbole de l’amitié bilatérale. Les interventions médicales et agricoles illustrent cette approche intégrée : avec plus de 2 700 patients soignés et une augmentation de 30 % des rendements agricoles grâce aux techniques chinoises, l’impact sur le terrain est tangible. Ces initiatives « petits mais beaux », comme les qualifie le diplomate, visent à créer un effet de levier sur le développement rural.
Sur le front des infrastructures, les projets phares progressent malgré les défis. Les rocades de Kinshasa et la réhabilitation de la RN1 sont en cours, tandis que la sous-station de Kinsuka améliore l’alimentation électrique capitale. La SICOMINES joint venture, pilier du modèle « ressources contre infrastructures », incarne cette synergie. Établie en 2008, elle combine exploitation minière et construction d’ouvrages, bien que des critiques pointent des déséquilibres dans la répartition des bénéfices. Quelles leçons en tirer pour l’avenir ?
Historiquement, le partenariat a évolué vers un niveau stratégique avec la visite de Félix Tshisekedi en Chine en 2023, élevant les relations au rang de partenariat de coopération stratégique global. Cette montée en puissance, orchestrée sous l’égide de l’ambassadeur Zhao Bin RDC, repose sur des intérêts convergents : la Chine sécurise l’accès aux matières premières, tandis que la RDC diversifie son économie. Cependant, la dépendance aux secteurs extractifs expose Kinshasa aux fluctuations des marchés mondiaux.
Prospectivement, la cooperation économique Chine RDC pourrait s’élargir aux énergies vertes ou au numérique, si les réformes de gouvernance s’accélèrent. Pour la RDC, l’enjeu est de convertir cet excédent commercial en croissance inclusive, en évitant le piège de la mono-exportation. Alors que le commerce bilateral RDC Chine bat des records, son avenir dépendra de la capacité congolaise à négocier des contrats équitables et à renforcer la valeur ajoutée locale. Une opportunité à saisir, sous peine de voir les bénéfices s’évaporer dans les sables mouvants de la globalisation.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd