Une nouvelle attaque sanglante a frappé la région de Beni dans la nuit du 9 au 10 juillet 2025. Le village de Beu-Manyama, situé dans le territoire de Beni au Nord-Kivu, a été le théâtre d’une violence attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF). Selon les premiers bilans, une dizaine de civils ont perdu la vie lors de cette attaque meurtrière.
Les témoignages recueillis auprès des habitants décrivent une scène de désolation. Les dépouilles des victimes ont été découvertes par des volontaires du village jeudi soir. Elles ont été transportées vers l’hôpital général de référence d’Oicha pour identification. Comment une telle tragédie a-t-elle pu se produire dans une zone où les forces de sécurité sont déployées ?
L’armée congolaise a confirmé les faits dans un communiqué rendu public vendredi matin. Les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), en collaboration avec l’armée ougandaise (UPDF), ont immédiatement lancé des opérations de poursuite contre les assaillants. L’objectif principal est de récupérer les civils capturés et emmenés dans la forêt de Samboko.
La société civile locale souligne l’inquiétante recrudescence des violences dans cette zone frontalière avec l’Ituri. Cette attaque à Beu-Manyama constitue le troisième incident similaire en quelques jours seulement. Les assaillants seraient arrivés depuis le territoire voisin d’Irumu, exploitant les failles sécuritaires de cette région frontalière.
Les conséquences de cette attaque ADF à Beu-Manyama dépassent le seul bilan humain. Les secteurs agricoles de Kasoko et Katere, réputés pour leurs plantations de cacao, manioc, maïs et légumineuses, ont été sévèrement affectés. Cette région avait pourtant connu une accalmie relative d’environ six mois, permettant aux agriculteurs de reprendre progressivement leurs activités.
Le conflit au Nord-Kivu continue ainsi de peser lourdement sur la vie des populations civiles. Les victimes civiles de Beni s’ajoutent malheureusement à une longue liste déjà trop importante. La poursuite des rebelles par les FARDC représente-t-elle une solution durable à cette crise sécuritaire récurrente ?
L’agriculture affectée à Samboko illustre les conséquences économiques de cette instabilité. Les paysans qui avaient timidement repris le travail se retrouvent à nouveau confrontés à l’insécurité. Cette situation compromet sérieusement la sécurité alimentaire d’une région déjà vulnérable.
Les autorités militaires assurent que des renforts ont été dépêchés sur zone pour sécuriser le périmètre. Des patrouilles conjointes FARDC-UPDF sont actuellement déployées dans la forêt de Samboko où se cacheraient les assaillants. La population est invitée à collaborer avec les forces de sécurité et à signaler tout mouvement suspect.
Cette nouvelle tragédie intervient dans un contexte sécuritaire particulièrement fragile au Nord-Kivu. Malgré la présence des forces conjointes, les groupes armés continuent de mener des attaques ciblées contre les civils. La communauté internationale suit avec attention l’évolution de la situation dans cette région stratégique.
Les organisations humanitaires présentes sur place se mobilisent pour venir en aide aux familles affectées. Un appel à la solidarité nationale a été lancé pour soutenir les populations victimes de cette attaque. La protection des civils reste la priorité absolue dans cette zone en proie à une violence persistante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: linterview.cd
