Ce lundi 22 septembre, la scène politique congolaise a été secouée par un événement majeur : la démission de Vital Kamerhe de son poste de président de l’Assemblée nationale. Cette annonce, faite en pleine plénière chargée d’examiner un rapport sur des pétitions le visant, marque un tournant décisif dans la gouvernance du pays. Alors que la commission spéciale temporaire s’apprêtait à rendre ses conclusions, Kamerhe a choisi de prendre les devants, évitant peut-être une humiliation publique. Mais cette décision est-elle réellement un acte de contrition ou une manœuvre stratégique pour préserver son influence ?
Dans son allocution, l’élu de Bukavu ville a mis en avant son rôle dans l’alternance pacifique qui a porté Félix Tshisekedi au pouvoir. « Mieux que quiconque, porté par la conviction et l’amour de la patrie, j’ai activement œuvré à l’avènement d’une alternance pacifique », a-t-il déclaré, soulignant sa fierté de voir nombreux ceux qui ont rejoint la refondation de l’État. Ces propos, teintés d’autosatisfaction, contrastent avec les accusations portées contre lui. Les pétitionnaires reprochaient en effet à Kamerhe un manque d’alignement sur les priorités du pouvoir, notamment une gestion opaque des fonds parlementaires. Cette démission pourrait-elle être interprétée comme un aveu implicite de ces dysfonctionnements ?
Le contexte de cette démission révèle une crise politique plus profonde au sein de l’Union sacrée. Certains observateurs y voient un règlement de comptes interne, visant à consolider le contrôle de l’UDPS sur l’Assemblée nationale. Kamerhe, pourtant allié de première heure de Tshisekedi, a-t-il été sacrifié sur l’autel de l’unité gouvernementale ? Son discours apaisant, où il affirme n’être animé « ni de colère ni de ressentiment », semble masquer les tensions sous-jacentes. « Mon cœur est trop étroit pour s’encombrer de tels fardeaux », a-t-il assuré, cultivant une image de sage au-dessus de la mêlée. Mais cette posture suffira-t-elle à calmer les esprits ?
Les implications de cette démission sont multiples. D’abord, elle ouvre la voie à une élection rapide pour pourvoir les postes vacants du bureau de l’Assemblée nationale. Cette transition pourrait renforcer la mainmise de l’UDPS, mais elle risque aussi d’accentuer les fractures au sein de la majorité. La crise politique Congo semble s’aggraver, avec des interrogations sur la stabilité des institutions. Les pétitions parlementaires, qui ont servi de catalyseur à cette affaire, mettent en lumière les lacunes de la gouvernance législative. Le départ de Kamerhe sonne-t-il le glas d’une ère ou ouvre-t-il une période de renouveau ?
En conclusion, la démission Vital Kamerhe représente bien plus qu’un simple changement de personnel ; elle symbolise les luttes intestines qui minent l’Union sacrée. Alors que la RDC aspire à la refondation prônée par Tshisekedi, cette épisode rappelle que la route est semée d’embûches. Les prochains jours, avec l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée, seront cruciaux pour l’équilibre des pouvoirs. La démocratie congolaise saura-t-elle tirer les leçons de cette crise, ou assiste-t-on à un simple réaménagement des rapports de force ?
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd