Une violente panique a éclaté dans la commune de Mangina, située à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Beni, au cours de la nuit du dimanche 22 septembre. Vers 19 heures, des militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), effectuant une relève, ont ouvert le feu à plusieurs reprises dans le quartier Masimbembe. Cet incident sécuritaire a immédiatement provoqué un mouvement de fuite massif parmi les habitants, persuadés d’une incursion des rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF).
Comment de simples tirs militaires ont-ils pu déclencher une telle psychose ? La réponse réside dans le contexte d’insécurité chronique qui règne dans le Nord-Kivu. Les populations, habituées aux attaques meurtrières, vivent dans une peur constante. Ainsi, toute détonation est perçue comme une menace imminente. Dans cette affaire, les coups de feu ont été interprétés comme le prélude à une offensive, entraînant une désorganisation totale.
Les conséquences de cette panique à Beni sont lourdes. Selon les premiers bilans, une dizaine de personnes ont été blessées dans la bousculade, tandis que plusieurs enfants sont portés disparus. Les familles errent encore, cherchant leurs proches. Les services de santé locaux ont été mobilisés pour prendre en charge les victimes, mais les moyens restent limités. Cet incident FARDC met en lumière les fragilités du dispositif de protection civile.
La société civile de Mangina a vivement réagi. Son président, Kakule Muongozi Vunyatsi, a condamné avec fermeté ces tirs injustifiés. « À Mangina, nous sommes en alerte permanente. Lorsque des militaires tirent sans raison, cela doit être sanctionné. La population a cru à une attaque ADF, et le chaos s’est installé. Nous exigeons que les responsables soient identifiés et traduits en justice », a-t-il déclaré. Il a également souligné que de tels agissements sapent la confiance entre les civils et l’armée, essentielle pour la sécurité Nord-Kivu.
Face à la gravité de la situation, le commandant des opérations Sokola 1 Grand Nord, le général Joseph Mugisa Muleke, s’est rendu sur place dès lundi matin. Son objectif : enquêter sur les circonstances exactes de cet incident. Les autorités militaires promettent des mesures disciplinaires si des fautes sont avérées. Cependant, la population reste sceptique, craignant que justice ne soit pas rendue.
Cet événement rappelle les défis persistants en matière de sécurité dans la région. Les tirs militaires à Mangina, bien qu’isolés, révèlent un problème plus large de discipline au sein des FARDC. La coordination entre les forces de défense et les communautés doit être renforcée pour éviter de nouvelles paniques. Des mécanismes de communication transparents sont urgents pour rassurer les habitants.
En conclusion, l’incident de dimanche soir soulève des questions cruciales sur la gestion de la sécurité Nord-Kivu. Alors que la menace ADF plane toujours, chaque faux pas militaire peut avoir des conséquences dramatiques. Les autorités doivent agir rapidement pour restaurer la confiance et garantir que de tels drames ne se reproduisent pas. La société civile de Mangina, vigilante, suivra de près les développements de cette affaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
