Une vive panique a secoué la commune de Mangina, située à 30 kilomètres à l’ouest de Beni, dans la nuit du dimanche à lundi. Aux alentours de 19 heures, des militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) en relève ont déclenché une série de tirs nourris dans le quartier Masimbembe. Ces tirs militaires à Mangina ont immédiatement provoqué une fuite éperdue des habitants, qui ont cru à une incursion des rebelles ADF. La confusion et la terreur se sont rapidement propagées, transformant les rues en un chaos indescriptible.
Les populations de cette région, habituellement en alerte face aux menaces persistantes des groupes armés, ont interprété ces détonations comme le signe d’une attaque imminente. Des familles entières ont abandonné leurs domiciles dans la précipitation, cherchant refuge dans les environs. Bilan provisoire : plusieurs personnes blessées dans la bousculade, et des enfants portés disparus. Cette panique à Beni et ses alentours illustre la vulnérabilité des communautés vivant dans des zones à haut risque sécuritaire.
La société civile de Mangina a rapidement réagi, condamnant fermement cet acte d’indiscipline des FARDC. Kakule Muongozi Vunyatsi, son président, a exprimé son indignation lors d’une déclaration publique. « Comment de tels agissements peuvent-ils être tolérés ? Nous exigeons que les responsables soient immédiatement interpellés et traduits en justice. Ces tirs injustifiés non seulement mettent en danger des vies humaines, mais érodent également la confiance entre la population et les forces de défense. » Cette prise de parole souligne l’urgence de renforcer la discipline au sein des troupes.
Les autorités militaires ont été contraintes d’intervenir face à la gravité de la situation. Le général Joseph Mugisa Muleke, commandant des opérations Sokola 1 Grand Nord, s’est rendu sur place dès lundi matin pour mener une enquête préliminaire. Sa visite visait à apaiser les tensions et à recueillir des témoignages sur les circonstances exactes de ces tirs. Les questions restent nombreuses : pourquoi des soldats en relève ont-ils dissipé des munitions de manière aussi irresponsable ? Quelles mesures seront prises pour éviter de tels incidents à l’avenir ?
Cet événement met en lumière les défis sécuritaires recurrents dans la région du Grand Nord. L’ombre des ADF plane constamment, et toute alerte, même infondée, peut dégénérer en tragédie. La société civile de Mangina appelle à une réforme en profondeur des pratiques militaires. Est-il acceptable que des soldats, censés protéger les civils, deviennent source de peur ? La réponse des autorités sera cruciale pour restaurer une quiétude déjà fragile.
En conclusion, cet incident rappelle la nécessité d’une coordination étroite entre les forces armées et les communautés locales. Les leçons tirées de cette nuit de panique devront conduire à des actions concrètes pour prévenir de nouvelles crises. La population attend des comptes, et la crédibilité des FARDC est en jeu. Dans un contexte où chaque détonation peut semer le doute, la discipline et le professionnalisme doivent primer.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net