Dans un contexte où la situation économique RDC suscite des interrogations profondes, la voix de l’Église catholique résonne avec une acuité particulière. Comment expliquer la persistance d’une pauvreté RDC aussi criante, malgré les promesses de développement ? C’est la question que soulève Monseigneur Félicien Mwanama, évêque de Luiza et président de la Commission justice et paix Congo, lors de la messe clôturant la première édition de la semaine dédiée à cette cause. Son discours, teinté d’une gravité mesurée, dresse un bilan sans concession des réalités congolaises.
Le prélat n’a pas mâché ses mots pour décrire l’ampleur des inégalités sociales Congo, pointant du doigt une minorité politique qui s’enrichit démesurément tandis que les masses s’enfoncent dans la misère. « Nous assistons à la paupérisation à l’extrême des larges couches de la population, mais simultanément, un enrichissement inouï d’une élite », a-t-il déploré, insistant sur le rôle de l’État dans la juste répartition des richesses. Cette critique implicite des stratégies gouvernementales interroge sur l’efficacité des mesures prises pour amortir les chocs économiques.
Au-delà du constat, Monseigneur Mwanama appelle à une responsabilisation collective. Il estime que la solution exige l’engagement de tous les acteurs, de la majorité à l’opposition, en passant par la société civile et les confessions religieuses. « Dans un pays où la justice est gravement malade, il faut des mécanismes de dénonciation et de condamnation des injustices », a-t-il affirmé, soulignant que la corruption dans l’administration judiciaire frappe surtout les plus démunis. Cette vision inclusive pourrait-elle inverser la tendance ?
L’Église catholique, par la voix de son représentant, se positionne comme un fer de lance du dialogue et de la promotion de la paix. Monseigneur Félicien Mwanama a rappelé que l’institution incite au rapprochement des parties prenantes pour préserver l’unité nationale. Les célébrations, incluant des journées scientifiques, ont mis en avant des priorités comme la consolidation de l’autorité de l’État et l’éducation à la non-violence. La synthèse des travaux, présentée par le Père Joseph Bosokpale, insiste sur la nécessité d’un dialogue inclusif.
Le geste symbolique du Cardinal Fridolin Ambongo, lançant des pigeons en signe de paix, illustre cette quête d’apaisement. Cependant, derrière ce rituel se cache un défi de taille : transformer les paroles en actions concrètes. La paix en RDC est une responsabilité partagée, mais sa réalisation dépendra de la volonté politique et de l’implication citoyenne. Les prochains mois seront déterminants pour vérifier si ces appels trouvent un écho auprès des décideurs.
En conclusion, le discours de Monseigneur Mwanama sert de révélateur aux tensions socio-économiques qui minent le Congo. Alors que la population aspire à une vie digne, les disparités persistent, alimentant un climat de défiance. L’engagement renouvelé de la Commission Justice et Paix offre une lueur d’espoir, mais sa traduction pratique restera le véritable test. Dans un pays en quête de stabilité, la voie de la justice sociale s’impose plus que jamais comme un impératif catégorique.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd