La province de Lomami, au cœur de la République Démocratique du Congo, fait face à une crise sanitaire sans précédent qui met à rude épreuve son système de santé déjà fragile. Depuis le début de l’année, trois épidémies distinctes – le Mpox, la rougeole et le choléra – frappent simultanément la région, créant une situation d’urgence complexe qui nécessite une réponse coordonnée et rapide.
Comment une seule province peut-elle gérer trois menaces sanitaires majeures en même temps ? Cette question préoccupe les autorités sanitaires locales qui doivent déployer des stratégies adaptées à chaque maladie tout en évitant la saturation des structures médicales disponibles.
Le Mpox, également connu sous le nom de variole du singe, représente actuellement l’épidémie la plus étendue dans la province de Lomami. Avec plus de 901 cas suspects notifiés ces dernières semaines et 51 cas confirmés par les autorités sanitaires, cette maladie virale se propage à un rythme alarmant. La répartition géographique montre une concentration particulière à Kabinda (19 cas), Ludimbi Muakula (28 cas), Kalenda dans le territoire de Luilu (2 cas) et Wikong (1 cas).
Mais qu’est-ce que le Mpox exactement ? Il s’agit d’une maladie virale rare qui se transmet principalement des animaux à l’homme, avec des symptômes similaires à ceux de la variole mais généralement moins graves. La transmission interhumaine reste limitée, mais la promiscuité et les conditions d’hygiène précaires favorisent sa propagation.
Parallèlement, la rougeole continue de cibler les populations les plus vulnérables : les enfants. Avec 221 cas enregistrés dont 8 confirmés par l’Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), cette maladie évitable par la vaccination soulève des questions sur la couverture vaccinale dans la région. Heureusement, aucun décès n’a été signalé pour le Mpox ni pour la rougeole, ce qui témoigne peut-être d’une prise en charge adaptée malgré les difficultés.
La situation la plus critique concerne le choléra, qui sévit dans les zones de santé de Mulumba, Kalambayi Kabanga et Ngandanjika. Cette maladie diarrhéique aiguë, liée à la consommation d’eau ou d’aliments contaminés, a déjà causé 28 décès sur 291 cas recensés. Ces chiffres rappellent l’urgence d’améliorer l’accès à l’eau potable et les conditions d’assainissement dans la province.
Face à cette triple menace, le gouvernement provincial a adopté une approche pragmatique. Joseph Kabobo, porte-parole du gouvernement provincial, a insisté sur l’importance des mesures d’hygiène de base : « Se laver régulièrement les mains, consommer de l’eau potable, éviter les attroupements en cas de symptômes suspects et se rendre rapidement dans un centre de santé en cas de malaise » constituent les recommandations essentielles.
Ces épidémies simultanées dans la province de Lomami posent la question plus large de la résilience des systèmes de santé face aux crises multiples. La concentration de plusieurs épidémies dans une même région n’est pas une coïncidence : elle reflète souvent des défis structurels en matière d’accès aux soins, d’éducation sanitaire et d’infrastructures de base.
La réponse à ces épidémies province Lomami nécessite une approche intégrée qui combine surveillance épidémiologique, vaccination ciblée, amélioration de l’accès à l’eau potable et renforcement des capacités locales. Les autorités sanitaires doivent en effet jongler entre la nécessité de contenir la propagation du Mpox en RDC, de vacciner contre la rougeole et de prévenir le choléra Congo.
Quelles leçons peut-on tirer de cette situation critique ? D’abord, l’importance cruciale de la prévention dans les régions où les systèmes de santé sont fragiles. Ensuite, la nécessité d’une coordination efficace entre les différents acteurs de la santé publique RDC. Enfin, l’urgence d’investir dans les infrastructures sanitaires de base pour prévenir de futures crises.
Alors que la province de Lomami lutte contre ces épidémies, la question qui se pose est : comment renforcer durablement le système de santé pour faire face à de telles menaces à l’avenir ? La réponse pourrait bien déterminer la capacité de la région à prévenir et gérer les crises sanitaires qui, dans un contexte de changement climatique et de mobilité accrue, risquent de devenir plus fréquentes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net