Une violence ciblée a frappé Buleusa, chef-lieu du groupement Ikobo dans le territoire de Walikale, au Nord-Kivu. Dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 septembre, un jeune homme d’une vingtaine d’années a été grièvement blessé par balle après avoir refusé d’obéir aux ordres des rebelles de l’AFC/M23.
Selon plusieurs témoins locaux, les éléments rebelles exigeaient que le jeune transporte leurs munitions de guerre alors qu’ils se déployaient vers Rusamambu et Bukumbirwa. Ces mouvements visent visiblement à renforcer les positions militaires de l’AFC/M23 dans ces localités. Refusant de participer à cette logistique armée, la victime a tenté de fuir. Un rebelle a alors ouvert le feu, lui causant des blessures graves.
Évacué vers Kayna dans le territoire voisin de Lubero pour y recevoir des soins, le jeune homme n’a malheureusement pas survécu à ses blessures. Son décès souligne une fois de plus la brutalité et l’impunité qui règnent dans les zones sous contrôle rebelle.
Ce drame intervient dans un contexte où les rebelles M23 au Nord-Kivu imposent régulièrement aux civils, notamment aux jeunes, des corvées de transport de matériel militaire. Les populations locales sont contraintes de participer malgré elles aux opérations de ce groupe armé, sous peine de représailles.
Cette pratique n’est malheureusement pas isolée. Début août, à l’issue des épreuves de l’examen d’État 2025, des élèves finalistes avaient déjà été réquisitionnés de force pour transporter des munitions à leur sortie des centres d’examen. Une situation qui illustre l’emprise totale des rebelles sur la vie quotidienne et la jeunesse de la région.
L’incident de Buleusa pose de sérieuses questions sur la protection des civils dans l’Est de la RDC. Jusqu’où ira la terreur des rebelles ? Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que des mesures concrètes ne soient prises pour endiguer cette violence armée chronique ?
Les autorités locales et les organisations humanitaires restent silencieuses face à ces exactions répétées. Pendant ce temps, la population vit dans la peur et l’insécurité permanente, prise en étau entre différents groupes armés.
La recrudescence des activités rebelles dans le groupement Ikobo et ailleurs au Nord-Kivu appelle une réponse urgente et coordonnée. Sans action décisive, ces violations des droits humains risquent de se multiplier, plongeant davantage la région dans le chaos.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd