La capitale congolaise a vibré au rythme des réflexions stratégiques du 10 au 12 septembre, où l’élite politique et civile s’est réunie sous l’égide du Mécanisme national de suivi. Dans un contexte où l’Est de la RDC continue de brûler sous les feux de l’insécurité, cet atelier révèle une prise de conscience : la fragmentation des processus de paix constitue un frein majeur à la stabilisation.
Les participants ont plaidé avec une rare unanimité pour une synergie opérationnelle entre l’Accord d’Addis-Abeba et les processus de Washington et de Doha. Cette convergence diplomatique, longtemps espérée, pourrait-elle enfin matérialiser la cohérence des efforts de pacification ? La question mérite d’être posée tant les initiatives parallèles ont jusqu’ici dilué les énergies.
Le renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité congolaises s’impose comme une priorité absolue. Comment envisager une intégration réussie au sein des forces régionales mixtes sans disposer d’une armée réformée, équipée et motivée ? Les réformes engagées peinent à produire des effets tangibles sur le terrain, où les groupes armés continuent de défier l’autorité de l’État.
L’analyse des mécanismes de restauration de l’autorité étatique a occupé une place centrale dans les débats. Armée, police, administration, justice : tous ces piliers de l’État nécessitent un redressement urgent. La lutte contre l’impunité et la résolution des conflits coutumiers apparaissent comme des conditions sine qua non à toute pacification durable.
Emery Madifuta, coordonnateur intérimaire du Mécanisme national de suivi, a martelé avec conviction la convergence des différents accords vers un objectif commun : la recherche de la paix. Son appel à soutenir les efforts gouvernementaux sonne comme un rappel à l’unité nationale face à l’adversité. Mais au-delà des discours, les Congolais attendent des actes concrets et des résultats visibles.
La participation active des femmes, des jeunes et de la société civile dans la mise en œuvre de ces processus a été saluée comme une avancée démocratique significative. Cette inclusion traduit une évolution des mentalités dans la gestion des crises sécuritaires. Reste à savoir si cette approche participative survivra aux jeux d’influence et aux calculs politiciens.
Le gouvernement congolais se trouve désormais face à une équation complexe : traduire en actions concrètes les recommandations de cet atelier tout en maintenant un équilibre diplomatique délicat entre les différents partenaires internationaux. La crédibilité des institutions en dépend, et avec elle, l’espoir d’une stabilisation définitive de l’Est du pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net