Une vague de violence criminelle a frappé la cité frontalière de Kasindi dans la nuit du mardi au mercredi 10 septembre. Quatre civils ont été sauvagement blessés à l’arme blanche lors de plusieurs incursions coordonnées dans les quartiers Congo ya Sika et Majengo. Parmi les victimes figurent trois déplacés de guerre déjà vulnérables et une femme gravement malade, selon les informations recueillies sur place.
Comment de tels actes barbares peuvent-ils se produire à quelques kilomètres seulement de la frontière ougandaise ? Les assaillants, qualifiés de bandits par les sources locales, ont opéré avec une précision troublante. Non contents de blesser les résidents, ils ont systématiquement dérobé des biens domestiques de valeur et d’importantes sommes d’argent, laissant derrière eux un climat de terreur et d’incompréhension.
Le mode opératoire employé lors de cette attaque Kasindi suscite l’émoi et les interrogations. Paul Zaidi, premier rapporteur de la société civile locale, n’hésite pas à établir des parallèles inquiétants : « Ces bandits ont utilisé un mode opératoire similaire à celui des terroristes ». Une déclaration qui soulève des questions cruciales sur la nature réelle de cette insécurité Beni et ses possibles ramifications.
La violence Nord-Kivu montre ici son visage le plus cruel : des civils déjà éprouvés par des années de conflit se retrouvent de nouveau pris pour cible. La cité frontalière, théoriquement protégée par sa position stratégique, révèle au contraire sa vulnérabilité face à des bandits armés qui semblent agir en toute impunité.
Les services de sécurité sont-ils dépassés par l’ampleur du défi ? Le commandant de la police à Kasindi, le commissaire supérieur Claude Kasereka, annonce l’ouverture d’une enquête pour identifier et appréhender les auteurs de ces actes. Mais cette réponse protocolaire suffira-t-elle à rassurer une population traumatisée ?
La société civile locale tire la sonnette d’alarme face à ce regain d’insécurité préoccupant. Les activistes pointent du doigt l’état « archaïque » des dispositifs sécuritaires de Kasindi, totalement inadaptés face à l’explosion démographique récente de la cité frontalière. Comment expliquer que la sécurité frontière RDC-Ouganda reste aussi poreuse malgré les enjeux évidents ?
Au-delà des investigations en cours, c’est toute la stratégie sécuritaire de la région qui doit être réexaminée. La population est appelée à renforcer sa collaboration avec les forces de l’ordre, mais cette demande suffit-elle quand les civils se sentent abandonnés face à la menace des bandits arme blanche ?
Les blessés de cette nuit tragique recevront-ils les soins nécessaires ? La femme gravement malade parmi les victimes symbolise la double peine infligée aux plus vulnérables. Cette attaque souligne cruellement l’urgence d’une réponse sécuritaire coordonnée et efficace dans cette zone frontalière stratégique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
