Le Kwilu, province congolaise en proie à une recrudescence alarmante de paludisme, entre dans une phase cruciale de sa lutte contre cette maladie parasitaire. Depuis le lundi 8 septembre, le gouvernement provincial a initié à Bagata une opération massive de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide, une stratégie sanitaire vitale pour protéger les populations vulnérables.
Avec plus de 432 000 cas enregistrés depuis janvier, le Kwilu se classe parmi les régions les plus endémiques de la RDC. Comment expliquer cette prévalence inquiétante ? Les conditions climatiques favorables à la prolifération des moustiques anophèles, couplées aux défis d’accès aux structures de santé, créent un terrain propice à la transmission du parasite.
Le ministre provincial des Transports, Bonaventure Kipalamoto, représentant le gouverneur, a insisté sur l’importance d’une protection nocturne systématique. « Chaque chef de ménage doit prioriser la santé de sa famille en utilisant correctement ces moustiquaires », a-t-il déclaré, soulignant que cette mesure simple pouvait réduire de manière significative la morbidité infantile.
Cette campagne s’inscrit dans le cadre du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP), bénéficiant d’un partenariat technique avec IMA World Health et SANRU, grâce au soutien financier du Fonds mondial. Un modèle de collaboration qui démontre l’efficacité des synergies entre acteurs publics et internationaux dans la santé publique.
Mais pourquoi les moustiquaires imprégnées constituent-elles un outil si précieux ? Leur efficacité repose sur un double mécanisme : une barrière physique contre les piqûres et une action insecticide qui élimine les moustiques au contact. Une étude de l’OMS estime que leur utilisation généralisée peut réduire de 20% la mortalité infantile dans les zones endémiques.
La réussite de cette campagne sanitaire au Kwilu dépendra cependant de plusieurs facteurs : la couverture effective des populations cibles, l’éducation sur l’utilisation correcte des moustiquaires, et la pérennisation des efforts au-delà de la distribution initiale. Les autorités devront également renforcer le diagnostic précoce et l’accès aux traitements antipaludéens.
Au-delà des chiffres, cette initiative représente un espoir concret pour des milliers de familles congolaises. Le paludisme reste la première cause de mortalité en RDC, avec un impact économique dévastateur sur les communautés les plus pauvres. Chaque infection évité signifie un enfant qui pourra aller à l’école, un parent qui pourra travailler, une famille épargnée par le drame de la maladie.
La distribution de moustiquaires imprégnées gratuitement constitue donc bien plus qu’une action sanitaire : c’est un investissement dans le capital humain de la nation. Reste à présent à garantir que ces outils de prévention atteindront effectivement ceux qui en ont le plus besoin, particulièrement dans les zones rurales reculées où le paludisme fait ses ravages les plus sévères.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
