Depuis le mardi 9 septembre, une inquiétante paralysie s’est abattue sur les établissements scolaires des territoires de Kabare et Walungu au Sud-Kivu. Des hommes armés, se réclamant des combattants Wazalendo, font irruption dans les salles de classe pour en chasser les élèves et recruter de force les enseignants. Cette situation plonge des milliers d’enfants dans une incertitude angoissante quant à leur droit fondamental à l’éducation.
Comment expliquer que des écoles deviennent soudainement des champs de recrutement forcé ? Selon des témoignages recueillis localement, ces groupes armés procèdent à l’arrestation systématique des enseignants, les contraignant à rejoindre la lutte contre les rebelles du M23. Cette pratique illégale ne viole-t-elle pas les conventions internationales sur la protection des civils en période de conflit ?
La Nouvelle Dynamique de la société civile, par la voix de son président national Jean Chrysostome Kijana, condamne fermement ces agissements. « L’accès à l’éducation constitue un droit fondamental pour chaque enfant en RDC » rappelle-t-il avec insistance. Son organisation exige des sanctions sévères contre ces hors-la-loi qui compromettent l’avenir de toute une génération.
Le phénomène de recrutement forcé des enseignants par les Wazalendo dans le Sud-Kivu soulève des questions cruciales sur la protection du secteur éducatif en zones de conflit. Les écoles de Kabare et Walungu, autrefois sanctuaires du savoir, se transforment en cibles prioritaires pour des groupes armés en quête de combattants. Cette situation illustre tragiquement la vulnérabilité du système éducatif congolais face aux pressions militaristes.
Quelles conséquences pour les élèves privés de leurs cours ? Comment les enseignants peuvent-ils exercer leur métier dans un climat de terreur permanente ? Autant de questions qui restent sans réponse tandis que persiste cette violation flagrante du droit à l’éducation. La communauté internationale se montrera-t-elle suffisamment vigilante face à cette crise éducative naissante ?
L’éducation représente pourtant un pilier essentiel du développement de la RDC. La paralysie des écoles dans cette région du Sud-Kivu risque d’aggraver le décrochage scolaire et de creuser les inégalités d’accès au savoir. Sans une intervention urgente des autorités compétentes, c’est toute une génération qui pourrait payer le prix de cette instrumentalisation de l’école à des fins militaires.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net